" Le Québec néglige l'innovation dans les secteurs traditionnels "

Publié le 11/07/2009 à 00:00

" Le Québec néglige l'innovation dans les secteurs traditionnels "

Publié le 11/07/2009 à 00:00

L'innovation est presque devenue un mantra pour les entrepreneurs. Mais de quoi parle-t-on précisément ?

L'innovation consiste à appliquer la connaissance pour développer des produits, améliorer la productivité et percer de nouveaux marchés. Cela dit, il y a bien plus d'innovation dans les secteurs traditionnels, au sein de marchés bien établis, que dans les nouveaux marchés. La proportion est de 75 % contre 25 %. Pour une entreprise, il est plus facile d'obtenir un fort rendement de l'investissement en innovant dans les marchés où elle est déjà présente que de lancer un nouveau produit, avec son lot d'inconnues et d'échecs, ce qui complique beaucoup la tâche.

Dans la création de nouveaux marchés, quelles sont les formes d'innovation les plus fréquentes ?

Il y a en trois. La première est la course technologique, c'est-à-dire des entreprises en pharmacologie ou en chimie, par exemple, qui cherchent à mettre au point de nouveaux produits. La deuxième est la percée de systèmes, comme celui élaboré par Dassault Systems, le PLM (Product Lifecycle Management), qui permet par exemple à Hydro-Québec d'utiliser une technologie numérique 3D pour concevoir ses aménagements hydroélectriques. Enfin, il y a les batailles d'architectures, comme celle qui a opposé au 20e siècle les producteurs de moteurs électriques, à vapeur et à combustion, une bataille remportée par les moteurs à combustion.

Les entreprises québécoises innovent-elles suffisammment ?

Au Québec, on met beaucoup l'accent sur l'innovation spectaculaire, pour créer de nouveaux produits pharmaceutiques ou biotechnologiques. C'est valorisé autant par les entreprises que par les gouvernements. Mais peut-être néglige-t-on l'innovation dans les secteurs traditionnels et les marchés établis, dans lesquels on compte de nombreuses PME québécoises. Juste dans l'amélioration des processus de production, il y a une vraie mine d'or en gains de productivité. Or, on ne fait pas suffisamment ce type d'innovation. Et il y a un coût à cela : le Québec se prive d'une part de création de richesse.

( CV )

Nom: Roger Miller

Âge: 70 ans

Fonction: Associé fondateur

Entreprise: Secor Conseil

Ancien professeur de l'École Polytechnique, il vient de recevoir un doctorat honoris causa de l'Université d'Aix-en-Provence en recon-naissance de ses travaux sur l'innovation.

francois.normand@transcontinental.ca

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