BLOGUE. Cinq ans après la parution du premier épisode d'Assassin's Creed, Ubisoft fait l'objet d'une poursuite de la part d'un auteur américain, qui estime qu'elle plagie une oeuvre qu'il a créée en 2002.
L'auteur en question, John L. Beiswenger, est un résident de la Pennsylvanie. Il exige une injonction pour empêcher la publication d'autres oeuvres liées à la franchise, dont Assassins's Creed III, qui doit être publié cet automne. Il demande aussi un paiement minimum de 1,05 million de dollars, qui devrait être porté à 5,25 M$ s'il devait être déterminé qu'Ubisoft a agit en connaissance de cause. Autrement dit, M. Beiswenger demande à être payé même s'il devait être démontré qu'Ubisoft n'a jamais eu connaissance de l'oeuvre du poursuivant, baptisée Link.
Ubisoft elle-même est visée par des demandes de 990 000$ et 4,95 M$, dans les deux scénarios. La différence est imputée au site Internet Gametrailers.com, qui diffuse des bandes-annonces de jeux, en raison de deux bandes-annonces liées à Assassin's Creed.
Tous les montants sont décrits comme étant des « minimums », l'auteur indiquant qu'il lui est impossible d'évaluer précisément la valeur des dommages sans information fournie par Ubisoft.
La requête introductive d'instance (disponible ici en format PDF) détaille de façon assez précise les similitudes entre Link et Assassin's Creed, qui semblent, d'après cette version, nombreuses et significatives.
En particulier, l'auteur cible le concept de la « mémoire génétique », qui n'est pas à proprement dit centrale à l'action des jeux Assassin's Creed, mais qui revêt néanmoins une importance non négligeable dans son scénario. Entre autres, c'est ce concept qui permet à la série de passer de conserver une trame narrative continue même si elle change dramatiquement d'époque d'un épisode à l'autre. Assassin's Creed I se déroulait au temps des Croisades. La trilogie Assassin's Creed II (avec les épisodes Brotherhood et Revelations), utilisait la Renaissance comme toile de fond. Quant à Assassin's Creed, cet automne, il prendra place aux États-Unis, durant la Révolution américaine.
Entre autres points similaires relevés par la poursuite, on trouve l'appareillage nécessaire aux « voyages dans le temps » et la mécanique de ces voyages, la reconstitution de grands moments historiques, le vocabulaire (« ancestral memories », « link », « synchronize » et « assassins ») ainsi que les liens avec des thèmes bibliques comme le jardin d'Éden.
Depuis le premier épisode en 2007, Ubisoft a vendu près de 40 millions d'exemplaires des jeux Assassin's Creed, sans compter les livres et les guides officiels, qui font aussi partie de la poursuite. La franchise est présentement la plus importante de l'entreprise.
Ubisoft n'a pas voulu commenter le dossier.
