Comme la plupart des architectes, Anaëlle Perez aurait pu attendre que filent 10 années de carrière pour devenir une gestionnaire de projet reconnue par ses pairs. Elle a plutôt décidé de prendre un raccourci...
Le déclic a eu lieu, en 2008, dans les sous-sols de l'Hôpital général juif de Montréal. L'architecte se voit confier le réaménagement des locaux de 500 mètres carrés de l'animalerie de l'Institut Lady Davis de recherches médicales.
Ce «tout petit» projet de 800 000 $ devait durer au plus six mois. C'était sans compter les mauvaises surprises dans les murs et les plafonds. De plus, il fallait réaliser les travaux sans interrompre le travail des employés des laboratoires. Bref, la facture totale des travaux a dépassé de 150 000 $ les coûts prévus et la date de livraison a été retardée de cinq semaines.
«Cette expérience m'a ouvert les yeux. J'ai vite constaté qu'il me manquait des notions de base en matière de gestion des ressources et de compréhension des demandes du client», admet l'architecte.
Un MBA spécialisé
Plutôt que de compter sur le temps pour affûter son expérience de gestionnaire de projet, Mme Perez a préféré couper court à cette attente. Elle s'est inscrite à HEC à un programme de MBA avec profil en gestion de projet. Ce diplôme lui a permis d'obtenir en option la certification PMP (Project Management Professional) dispensée par le PMI Montréal.
«La meilleure décision de ma vie !» estime l'architecte de 36 ans, qui s'est retrouvée dans la même situation que d'autres professionnels. Non seulement elle a acquis une meilleure méthodologie de gestion de projet, mais elle a pu échanger avec d'autres gestionnaires et apprendre de leur expérience.
«Je suis convaincue d'avoir gagné cinq ans de carrière grâce à cette formation additionnelle», dit-elle.
Son retour sur les bancs de l'école lui a permis d'obtenir le poste de gestionnaire des projets spéciaux au sein de sa firme, NFOE. «Je suis devenue la personne à qui on confie les dossiers délicats», dit-elle. Son employeur l'a aussi nommée gestionnaire adjointe de projets en consortium, notamment celui de l'agrandissement de l'Institut universitaire en santé mentale Douglas, à Montréal, et celui de la construction du Centre multidisciplinaire de développement de génie tissulaire de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus, à Québec.
Mais la plus belle réalisation, qu'elle associe directement à sa formation en gestion de projet, c'est le mandat qui vient de lui être confié comme gestionnaire de l'assurance qualité du mégachantier du Centre de recherche du CHUM.
