Des scandales comme celui de l'îlot Voyageur, qui a creusé un trou de 300 M$ dans le budget de l'Université du Québec à Montréal, ou celui des indemnités de départ faramineuses à l'Université Concordia n'incitent pas les philanthropes à être généreux envers les universités, estime Diane Veilleux, directrice générale de la Fondation de l'UQAM.
«À Toronto, quand les universités québécoises frappent aux portes des grands donateurs, elles se font dire : pourquoi vous donnerait-on de l'argent si vous n'êtes pas capables de bien le gérer et si les étudiants ne participent pas ?» dit Michael Meighen, coprésident de la campagne de financement de l'Université McGill.
«Les dons ne doivent pas servir à combler les déficits de fonctionnement des universités», rappelle John Parisella, directeur de Campus Montréal.
Robert Lacroix, ancien recteur de l'Université de Montréal, déplore de son côté que les mécènes du Québec aient une mauvaise image. «Ils sont mal perçus, même quand ils ne demandent rien en échange.» Selon Louis Vachon, un changement de mentalité s'impose : «Finissons-en avec le misérabilisme. Il ne faut plus solliciter leur charité, mais leur proposer un investissement social», plaide le président et chef de la direction de la Banque Nationale.