Le poste de pilotage dans un avion de ligne est le signe distinctif de l'avionneur qui l'a conçu.
" Bombardier ne voudrait pas que le poste de pilotage de son avion d'affaires Global Express soit identique à celui d'un Gulfstream. Elle veut qu'il soit différent, parce qu'il s'agit là d'un élément de distinction concurrentielle ", affirme Patrick Champagne, vice-président, postes de pilotage et intégration des systèmes, chez Esterline CMC Électronique.
Le projet de développement de l'avionique dans les postes de pilotage a été retenu parmi les projets de démonstration technologique auquel le gouvernement du Québec a consenti un apport financier, le projet Avion écologique. Une bonne dizaine d'institutions de recherche et d'entreprises privées y participeront.
L'équipementier montréalais, spécialiste de l'électronique de pointe en aviation, veut développer l'intégration modulaire des systèmes d'avionique, de telle sorte qu'on puisse installer des logiciels ou les modifier sans avoir à reconfigurer tout le tableau de bord pour tous les clients.
" Notre objectif n'est pas de développer le même équipement pour tout le monde, car nous voulons continuer de le personnaliser selon les besoins des clients, dit M. Champagne.
Les écrans resteront les mêmes. Seules les présentations de contenu au pilote changeront, grâce à des applications logicielles. Cela permettra d'adapter les systèmes aux besoins de chaque client, tout en conservant le même matériel. " Nous faciliterons ainsi la gestion du changement et diminuerons les coûts d'adaptation des systèmes aux diverses plateformes ", précise M. Champagne
Une place à défendre
Esterline CMC Électronique se spécialise dans l'intégration des systèmes de pilotage et cherche à se développer en tant qu'intégrateur innovant dans un marché dominé par des géants mondiaux tels Honeywell International, Rockwell Automation, General Électric et Thales.
Avec un effectif de 1 150 personnes, l'entreprise a une taille enviable dans la grappe de l'aéronautique montréalaise, mais elle reste modeste par rapport à ses concurrentes internationales. " Nous savons assembler des postes de pilotage et composer des parties de postes de pilotage, mais nous ne sommes pas encore capables d'en faire un de la prochaine génération à partir de zéro. "
Pour y parvenir, l'entreprise veut mettre à contribution ses partenaires, car elle ne possède pas l'ensemble des systèmes et des applications logicielles nécessaires. Son objectif consiste donc à augmenter progressivement sa capacité d'intégration.
" Nous avons toujours évolué dans un processus où nous achetions de l'équipement d'autres fournisseurs. Nous avons l'habitude de travailler ensemble, entreprises et universités, à des projets de recherche, mais c'est bien différent de travailler avec eux au développement d'une nouvelle génération de produits. "
" C'est un changement de culture et c'est un apprentissage que nous devons faire, nous et la plupart des entreprises du secteur ", avoue M. Champagne.
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Revenus, en milliards de dollars, de l'industrie aérospatiale québécoise, dont 80 % en provenance des exportations.
Source : Aéro Montréal
LA FILIÈRE AÉROSPATIALE QUÉBÉCOISE
LES EMPLOIS
Maîtres d'oeuvre¹ 24 140
Équipementiers et intégrateurs² 8 780
Fournisseurs 9 280
LES VENTES (EN MILLIARDS DE DOLLARS)
Maîtres d'oeuvre¹ 8,05 G$
Équipementiers et intégrateurs² 2,75 G$
Fournisseurs 1,25 G$
¹ Des entreprises telles que Bombardier Aéronautique, CAE et Pratt & Withney Canada
² Des entreprises comme L-3 Communications MAS, Héroux-Devtek et Esterline CMC Électronique
Source : Aéro Montréal
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