Des chalumeaux à plasma thermique, des seringues sans aiguille, une civière d'évacuation, sans oublier le développement de la technologie ACELP de compression de la parole qui a révolutionné l'industrie des télécommunications : voilà autant d'innovations qui portent la signature de chercheurs de l'Université de Sherbrooke.
D'autres découvertes d'importance viendront enrichir cette feuille de route au cours des prochaines années, dit la Société de commercialisation des produits de la recherche appliquée (SOCPRA).
" Il y a des technologies dont le développement est assez avancé pour faire l'objet d'une commercialisation d'ici quelques mois ", dit Josée Fortin, pdg de la SOCPRA, organisme responsable de la valorisation des inventions des chercheurs de l'Université de Sherbrooke.
Elle cite le développement d'une procédure médicale innovatrice pour le traitement des fractures de compression vertébrale (vertébroplastie), courantes chez les personnes souffrant d'ostéoporose.
Ce nouveau système est à l'étude pour approbation par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis.
Autre exemple : un robot-boule, mis au point par des chercheurs du Département de génie électrique et de génie informatique. Le robot, dont la forme sphérique lui permet de contourner les obstacles, peut se déplacer sur une variété de surfaces (bois, tapis, ciment) et dans des milieux variés (sur terre ou sur l'eau).
On lui prédit des applications commerciales tant dans les domaines du divertissement et du jeu que ceux de l'exploration et de la surveillance.
Commercialiser une invention sur deux
Depuis l'arrivée en poste de Josée Fortin à la tête de la SOCPRA au début de 2009, l'organisme s'est livré à un exercice de classification des 70 technologies contenues dans son portefeuille. Le but : " Déterminer les résultats de recherche les plus prometteurs ", dit Mme Fortin.
L'organisme a par ailleurs identifié 11 technologies particulièrement bien positionnées à des fins de commercialisation dans moins d'un an, dont le système de vertébroplastie et le robot-boule.
Une vingtaine d'autres sont en phase de maturation ou nécessitent au moins trois autres années de recherche et développement. " Notre objectif est d'obtenir un taux de succès de commercialisation pour une invention sur deux ", dit Mme Fortin.
La SOCPRA, qui gère aussi la propriété intellectuelle issue des résultats de la recherche à l'Université de Sherbrooke, souhaitait par ailleurs signer cinq nouvelles licences technologiques en 2009.
Une première a été accordée en début d'année à l'entreprise Ibiom pour la commercialisation d'une civière d'évacuation.
" Nous visons à générer des retombées financières significatives pour l'Université, lesquelles seront réinvesties en recherche, et pour les inventeurs ", dit Mme Fortin.
Les transferts technologiques ont d'ailleurs permis à l'Université de Sherbrooke de récolter plus de 125 millions de dollars en redevances depuis sa fondation en 1954, un record au Canada.
pierre.theroux@transcontinental.ca