Terre-Neuve profite des ressources, à quand le tour du Québec ?

Publié le 14/05/2011 à 00:00, mis à jour le 13/05/2011 à 11:45

Terre-Neuve profite des ressources, à quand le tour du Québec ?

Publié le 14/05/2011 à 00:00, mis à jour le 13/05/2011 à 11:45

Quelle est la ville championne de l'emploi dans l'est du Canada, à l'égal de Winnipeg, Regina et Edmonton, les habituelles locomotives de l'Ouest ? St. John's (Saint-Jean de Terre-Neuve).

Avec un taux de chômage de 5,7 % en avril, elle vient de détrôner Québec (6,8 %), qui a galopé en tête tout au long de la récession.

St. John's ? Oui, la capitale d'une province qu'on a longtemps associée au Tiers-Monde. La prospérité ne se trouve pas partout à Terre-Neuve-et-Labrador, mais les gens veulent sortir de la misère et ils sont en train d'y parvenir. D'où la volonté de mettre en valeur les vastes richesses naturelles de la province : pétrole, fer, nickel et compagnie.

Le Québec est encore mieux pourvu. Du pétrole, nous en avons peut-être; de l'énergie propre, nous en avons certainement et à revendre; et nous n'avons exploré qu'une parcelle de notre sous-sol, dont le potentiel est manifestement immense.

La question n'est donc plus de savoir si ces richesses existent, mais quand et comment nous allons procéder. Le Plan Nord que l'on vient de nous présenter reprend essentiellement des intentions exprimées depuis des décennies. Mais il témoigne enfin d'une volonté réelle d'aller de l'avant. La fronde des opposants habituels n'a évidemment pas été longue à se manifester. Dans leur cas, c'est une forme de réflexe conditionné, à considérer pour l'instant avec détachement.

Sur le fond, des questions importantes devront trouver réponse.

S'il y a mise en valeur, le Québec va-t-il en profiter pour proposer un régime de redevances digne de ce nom ?

Fera-t-on les efforts nécessaires pour prévenir des batailles épiques et sans issue contre les Premières Nations, de manière à éviter la répétition d'épisodes stériles comme celui de Grande-Baleine ?

Et quel sera le sérieux du suivi environnemental pour que tout se déroule dans l'ordre, sans secret, même à des centaines de kilomètres de tout ? Au moins, le signal est donné et l'espoir est permis. En attendant, on peut soupirer en pensant à Saint-Jean.

L'UQAR primée pour sa productivité

Ce n'est pas un nom qu'on penserait a priori retrouver dans le palmarès des Mercuriades. Signe que les temps changent, l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) a reçu, le 28 avril, le prix qui couronne l'excellence dans un tout nouveau champ, " l'accroissement de la productivité dans l'administration publique ".

Universités et productivité ? Le couple est surprenant. Ce n'est pas que les premières soient léthargiques, mais l'association entre ces deux univers n'est pas automatique.

Et pourtant, " les universités, comme le Québec tout entier, doivent absolument innover. À nous d'être des leaders ", affirme le vice-recteur à la formation et à la recherche de l'UQAR, Jean-Pierre Ouellet. " Notre travail s'accompagne d'effets en cascade, ajoute-t-il. C'est nous qui formons la relève. Nous n'avons pas d'autre choix que de retrousser nos manches. "

Le jury des Mercuriades a été impressionné par les avancées de l'UQAR dans quelques domaines stratégiques. Au Québec, de toutes les universités, c'est elle qui a connu la plus forte augmentation de ses budgets de recherche en dix ans : 350 %, de 1999 à 2009, ce qui la classe dans le peloton de tête au Canada.

" Et il faut bien comprendre que nous sommes dans une région où le bassin de partenaires industriels est restreint. Nous devons donc être très convaincants auprès des organismes subventionnaires ", précise M. Ouellet.

Par ailleurs, le nombre d'étudiants est également en croissance, particulièrement aux deuxième et troisième cycles. L'ouverture du campus de Lévis a aidé ; mais le fait que l'UQAR mise sur quelques créneaux d'excellence sur lesquels elle a bâti sa réputation, comme les sciences marines (ainsi que le développement régional et la nordicité), lui permet d'attirer de plus en plus d'étudiants de l'étranger. On en compte actuellement 400 sur une population étudiante totale de 6 000.

" C'est un univers très concurrentiel et nous devons nous distinguer, dit le vice-recteur. Une université en région, comme toute autre organisation, pourrait avoir des complexes. Nous nous efforçons de ne pas en avoir. "

DE MON BLOGUE

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L'élection Orange Crush, un désastre pour le Québec

Pour reprendre un vieux slogan électoral, le Québec ne parlera pas fort à la suite des élections. En fait, c'est ni plus ni moins qu'un désastre. Pas tant à cause de la débâcle qui vient de frapper le Bloc, anéanti, mais bien parce qu'il est virtuellement absent du premier gouvernement majoritaire en cinq ans.

Vos réactions

" En désaccord, les Québécois ont opté pour un parti qui, sur le plan idéologique, correspond bien à ce qu'ils sont. Ils sont sortis de l'éternel axe constitutionnel pour choisir un débat gauche-droite plus sain. "

- N.P.

" Le NPD devra prendre en compte non seulement les intérêts du Québec, mais celui de toutes les autres provinces, alors que l'on sait que, dans nombre de dossiers, il est impossible de satisfaire les deux solitudes. "

- Crobi

" Les idées des Québécois étaient mieux représentées par le plan du NPD que par celui du Bloc. "

-Annabel87

" Au moins un gouvernement conservateur majoritaire fera avancer le Canada dans la bonne direction, mais ce sera malheureusement sans le Québec qui n'aura pas de poids dans le gouvernement au pouvoir. "

- DS

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

rene.vezina@transcontinental.ca

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