Les titres de BCE, Telus et Rogers ont subi une solide raclée récemment en Bourse devant le spectre de la concurrence de la société américaine Verizon. Difficile de savoir qu'en penser, car les analystes sont très partagés sur la question.
Le terrain de jeu est restreint pour les télécoms canadiennes, note Colin Moore, de Credit Suisse. Peu de marchés sont selon lui capables de permettre la cohabitation de quatre grands concurrents. Le risque est bel et bien réel pour Rogers, BCE et Telus. Verizon a l'expertise et les capitaux nécessaires pour s'aventurer en territoire canadien, écrit l'analyste.
Rogers devient une occasion d'achat
La chute de l'action de Rogers ouvre une porte aux investisseurs, croit Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD. «L'action est de 21 % sous son sommet de 52 semaines, note M. Valentini. Le marché anticipe ainsi le pire. Si Verizon arrive au Canada, rien ne dit qu'elle détruira les conditions favorables dont profitent les trois sociétés de télécommunications canadiennes.» L'analyste modifie sa recommandation, qui passe de «conserver» à «achat». Sa cible est tout de même abaissée de 52 $ à 49 $.
Tim Casey, de BMO Marchés des capitaux, abaisse sa recommandation pour Rogers à «performance de marché». La possibilité d'une plus forte concurrence dans le sans-fil est négative pour Rogers, qui tire 60 % de ses revenus des technologies sans fil. C'est bien plus que les 30 % de BCE, dit-il. Sa cible passe de 54 $ à 45 $. Enfin, M. Casey bonifie sa recommandation à l'égard du titre de BCE de «performance de secteur» à «surperformance», parce que celle-ci est moins exposée à un risque concurrentiel dans le sans-fil. Bell est plus diversifiée, notamment grâce à ses actifs dans la câblodistribution et les médias, dit-il.
