Tant mieux, Gilbert Rozon brasse l'industrie touristique

Publié le 04/06/2011 à 00:00

Tant mieux, Gilbert Rozon brasse l'industrie touristique

Publié le 04/06/2011 à 00:00

Il y a le Château Frontenac et le gîte La Luciole. Le Festival Juste pour rire et le Festival du Bûcheux. Le mont Tremblant et le mont Vidéo.

La diversité est l'un des points forts de l'industrie touristique québécoise. Elle lui permet de rejoindre toutes les clientèles. Les attractions locales sont aussi importantes dans leur communauté que le sont les événements de portée internationale en regard de l'économie québécoise. Mais cette diversité peut aussi devenir une faiblesse quand elle mène à l'éparpillement. Yan Hamel, le jeune président de Croisières A.M.L., disait par dérision qu'il doit y avoir plus de 1 200 acteurs de soutien dans l'industrie touristique québécoise, associations, regroupements et organismes en tous genres. Et ce, au moment même où l'on clame la nécessité de s'allier pour mieux se faire valoir à l'étranger.

C'était dans le ton des discussions qui se sont déroulées lors du congrès de l'Association québécoise de l'industrie touristique, le 30 mai, à Québec. Des assises courues par 400 participants, au cours desquelles une personne s'est mise en évidence par ses appels répétés pour faire du Québec une destination internationale incontournable : Gilbert Rozon.

Le président-fondateur du Groupe Juste pour rire préside depuis un an le Comité performance de l'industrie touristique, qui regroupe d'autres poids lourds du milieu : Patrice Malo, de Station Mont Tremblant, Jean Bédard, de Sportscene, Christiane Germain, du Groupe Germain, Alain April, du Château Bonne Entente et président de l'AQIT, ainsi qu'une dizaine d'autres acteurs de premier plan.

Contrairement à ce qu'on a pu lire ailleurs, le jugement qu'ils présentent dans le rapport rendu public lundi n'est pas " sévère ". Mais il n'est pas non plus complaisant. L'industrie se porte encore relativement bien. Ses revenus globaux dépassent 11 milliards de dollars par année et elle emploie au moins 400 000 personnes. La suite paraît plus problématique. Dans un contexte de concurrence mondiale, le train-train ne suffira plus. Il faut miser sur les " produits d'appel ", capables d'attirer l'attention du monde entier. On a déjà déterminé quelques destinations clés, à commencer par Montréal, Québec, le fleuve Saint-Laurent, susceptibles d'être mises en valeur selon leurs attributs les plus vendeurs. Les grands pôles régionaux y trouvent leur place dans la mesure où on peut mettre en évidence leur caractère exceptionnel. Oui, la nordicité est un solide atout... mais il faut plus que des raquettes et des igloos.

Comme le rappelait le maire de Québec, Régis Labeaume, lors de la conférence du midi, toute la planète court après les touristes internationaux. " Nous devons nous aussi courtiser et gagner le touriste baby-boomer occidental ", a-t-il lancé. S'ajouteront un jour les baby-boomers asiatiques, de plus en plus importants dans le marché.

Pour y parvenir, il faut donc faire des choix. Dans une industrie fragmentée, ce ne sera pas évident.

Les grands centres, puis les régions ?

Déjà se profile un accrochage entre les grands et les moins grands. Gilbert Rozon et son comité prêchent pour que l'accent soit mis sur des produits phares. Il faut d'abord attirer les touristes, disent-ils. On pourra ensuite les inciter à se promener un peu partout. On devra aussi régler la délicate question de l'éparpillement des ressources, qui touche autant le grand nombre d'organismes sur le terrain que les budgets, eux aussi dispersés.

Qui cédera la place à qui ? Comment réagiront les gouvernements, à commencer par Québec qui ne consacre toujours qu'un budget famélique au tourisme (même pas 0,5 % de ses dépenses) ? Les financiers finiront-ils par se montrer plus clairvoyants, ou plus compréhensifs, envers des PME dont les activités, souvent saisonnières, peuvent sembler atypiques ? L'industrie se rendra-t-elle compte qu'il lui faut absolument professionnaliser ses pratiques, en ce qui concerne tant les employés que les dirigeants ? Que l'improvisation et la familiarité ne remplacent pas la compétence ?

Des questions, il en pleut, et les réponses risquent de se faire attendre autant que le soleil dernièrement.

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