Un promoteur vient de recevoir la bénédiction de la Ville de Beloeil, en Montérégie, pour la construction d'un vaste complexe sportif, commercial et hôtelier, à l'angle de la rivière Richelieu et de l'autoroute 20. Marcel Desrosiers cherche des partenaires pour ce projet, qui permettrait de louer l'aréna et la piscine à la Ville.

Le courtier immobilier a obtenu des modifications relatives au zonage qui lui permettront de construire la pièce maîtresse de ce «Carrefour de la Vallée du Richelieu» : un centre de congrès ainsi qu'un hôtel de huit étages et 150 chambres, avec vue sur la rivière et une nouvelle marina.

À l'ouest de l'établissement, l'homme d'affaires veut construire, en partenariat, un grand centre sportif comprenant une piscine, un aréna, ainsi que des terrains intérieurs de soccer, de tennis et de golf. L'objectif de Marcel Desrosiers est de signer des ententes avec des municipalités de la région pour leur louer les installations sportives. «De plus en plus de villes sont désireuses de confier ces services au secteur privé», dit le promoteur.

À la Ville de Beloeil, le directeur de l'urbanisme, Denis Laplante, confirme que le règlement permettant la construction du projet devrait entrer en vigueur d'ici la fin du mois d'octobre. «La Municipalité pourrait avoir envie d'acheter des plages horaires à la piscine et à l'aréna pour les citoyens», dit-il.

Situé à la sortie 112 de l'autoroute 20, le complexe comprend également une zone commerciale avec un secteur piétonnier. Superficie totale du projet : 1,7 million de pieds carrés, soit l'équivalent de plus d'une vingtaine de terrains de soccer.

Toutefois, Marcel Desrosiers a bien du pain sur la planche avant d'annoncer une première pelletée de terre. «D'abord, on veut susciter l'intérêt d'un hôtelier pour le site. Nous sommes aussi en négociations avec un exploitant potentiel pour le centre sportif.»

Deuxième tentative

La municipalité de Beloeil a déjà bloqué un projet de Marcel Desrosiers et du promoteur Michael Bertone pour construire un mégacentre commercial au même endroit.

«La Ville a adopté un règlement de contrôle intérimaire pour contrer la construction de grandes surfaces de plus de 40 000 pieds carrés et protéger ainsi les commerçants du centre-ville», explique Marcel Desrosiers. Son nouveau projet respecte ce règlement.

C'est la deuxième fois que les propriétaires des terres concernées essaient de les vendre au cours de la dernière décennie.

Ces lots appartiennent à trois propriétaires qui ont une entente avec M. Desrosiers pour assurer leur développement commercial. La majorité de ces terres sont agricoles, mais la construction est permise sur une bande de 150 mètres le long du boulevard de l'Industrie, parallèle à la 20. C'est là que devrait être construit le Carrefour de la Vallée du Richelieu.

Comme les deux autres propriétaires, Jean-Marc Bernard a hâte que le projet se concrétise sur ses terres. «On veut aboutir un jour !»

Si les terres visées ne sont plus protégées par la Commission de protection du territoire agricole du Québec, elles sont néanmoins louées à des agriculteurs qui les cultivent en ce moment. «C'est en zone blanche, donc il n'y a pas grand-chose qu'on puisse faire, reconnaît Jean Dumont, agent de communication à l'Union des producteurs agricoles de Saint-Hyacinthe. Mais dans quelques années, quand le projet aura vu le jour, est-ce que ça va donner lieu à un développement domiciliaire sur les terres adjacentes, zonées agricoles en ce moment ?» demande-t-il.