Sauvée par le franchisage

Publié le 15/09/2012 à 00:00

Sauvée par le franchisage

Publié le 15/09/2012 à 00:00

Danielle Danault est passée à un cheveu de tout laisser tomber. En septembre 2004, la fondatrice et présidente de Cardio Plein Air était au bout du rouleau. Elle travaillait 100 heures par semaine, sept jours sur sept. Beaucoup de personnes, dont des membres de sa famille, ne croyaient pas à son concept de gym à ciel ouvert. Sans l'insistance d'une bonne amie, l'entrepreneure aurait sans doute jeté l'éponge.

« J'ai dit à cette amie : je n'en peux plus. Je vais tout laisser tomber et devenir salariée pour retrouver ma vie ! se remémore Danielle Danault, avec émotion. Mon amie m'a alors fait signer un bout de papier sur lequel je m'engageais à demeurer en affaires au moins jusqu'au 31 décembre 2004. Heureusement que j'ai signé ce "contrat", car les choses se sont arrangées par la suite. »

Ainsi, à partir de 2005, sa décision prise deux ans plus tôt de vendre des franchises Cardio Plein Air plutôt que de développer un réseau de succursales donne enfin des résultats, et en prime, au-delà de ses attentes. « Je suis allée à une foire sur l'activité physique à Laval. J'ai pu montrer mon concept à plusieurs personnes. À partir de ce moment-là, les affaires ont monté en flèche. J'ai vendu 12 franchises dans un court laps de temps », dit la femme d'affaires de 51 ans, qui nous a donné rendez-vous au parc Michel-Chartrand de Longueuil, en tenue d'entraînement.

Le développement par franchisage a permis à Cardio Plein Air de croître plus rapidement que si elle avait ouvert ses propres succursales. « C'est plus rapide et ça demande un peu moins d'énergie », confie Danielle Danault. En contrepartie, elle admet avoir perdu un certain contrôle sur le développement de son entreprise. Cela dit, les franchisés doivent respecter l'enseigne et la qualité des services de Cardio Plein Air.

Le succès de la PME de Longueuil ne s'est pas démenti depuis ce virage stratégique. Aujourd'hui, Cardio Plein Air, c'est 38 franchisés établis dans une centaine de parcs au Québec et une franchise à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Plus de 20000 membres, hiver comme été, font de l'exercice en plein air pour garder la forme. L'entreprise réalise un chiffre d'affaires de quatre millions de dollars.

Innover en santé

Danielle Danault s'est lancée en affaires en 2000, après avoir enseigné durant 20 ans l'activité physique dans les organisations. Elle s'aperçoit alors que les centres de conditionnement physique classiques ne répondent pas aux besoins de nombreuses personnes.

« À l'époque, beaucoup de gens me disaient qu'ils ne se retrouvaient pas dans l'offre des gyms, avec leur message trop axé sur la beauté et la jeunesse », se rappelle Danielle Danault. L'idée de fonder Cardio Plein Air lui vient en revenant d'un congrès professionnel sur l'activité physique à Toronto, pendant lequel Allan Rock (un ancien ministre fédéral de la Santé) avait demandé aux personnes du milieu d'innover pour que les Canadiens soient en forme.

« Après six heures de route, j'ai fait un arrêt ici, au parc Michel-Chartrand à Longueuil. En regardant autour de moi, je me suis rendu compte que l'équipement du parc, les bancs, les poteaux pouvaient aussi servir à s'entraîner », dit celle qui donne toujours des cours, bien qu'elle dirige son entreprise.

Danielle Danault estime qu'elle peut encore ouvrir une dizaine de franchises au Québec, dans le Bas-Saint-Laurent/Gaspésie et sur la Côte-Nord, deux régions où les services de Cardio Plein Air ne sont pas offerts. Mais une fois qu'elle aura atteint cet objectif, la femme d'affaires songe à prendre une pause. Une possible expansion à l'échelle canadienne semble donc exclue, du moins à moyen terme. Danielle Danault n'a pas encore une idée précise de la durée de cette pause, mais elle y tient.

« Dans la cinquantaine, on s'interroge, dit-elle. Je sais que je vais sans doute travailler jusqu'à 75 ans. Mon travail est très gratifiant. Je contribue à la santé des gens. Et juste de voir l'ambiance ce matin au parc, ces membres qui m'ont reconnue... Je serai toujours dans l'entreprise, mais je songe à passer un jour le flambeau à la relève pour développer l'entreprise. »

Notre vidéo sur lesaffaires.com

Danielle Danault nous parle de sa passion sur lesaffaires.com/videos

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