Préférer le bois au carbone

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Préférer le bois au carbone

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Par Claudine Hébert

Conimexx, une PME d'une vingtaine d'employés, continue à fabriquer des bâtons de hockey en bois, alors que tous les joueurs de la LNH ne jurent que par les versions plus légères en carbone et en aluminium.

Pourquoi donc s'obstiner à vouloir lutter contre des bâtons performants qui permettent des lancers frappés de plus de 170 km/h, comme l'a démontré le capitaine des Bruins de Boston, Zdeno Chara, en janvier dernier ?

«Parce qu'il y a encore une demande de bâton de hockey en bois !» répond André Baillargeon, président de Conimexx.

40 $ au lieu de 350 $

À l'exception des vedettes du circuit Bettman et des milliers de jeunes hockeyeurs rêvant d'en grossir les rangs (parlez-en aux parents...), il existe toujours un marché récréatif qui refuse de débourser les 150 $ à 300 $ nécessaires d'un bâton en composite.

Cette clientèle, composée d'anciens joueurs de la LNH, de ligues de garage, de joueurs de hockey de rue et de patinoires municipales, se tourne encore vers le bâton de bois vendu moins de 40 $, soutient M. Baillargeon qui, ironiquement, ne joue même pas au hockey.

Une rescapée

Conimexx fait presque cavalier seul dans cette industrie. Les fabricants de bâtons de bois en Amérique du Nord, qui ont pratiquement tous fermé leurs portes depuis dix ans, se comptent désormais sur les doigts d'une seule main.

Et des quatre fabricants qui restent, trois agissent à titre de sous-traitants. C'est le cas de Conimexx, qui fabrique des bâtons pour l'entreprise Sher-Wood, de Sherbrooke.

L'entreprise d'André Baillargeon fait figure de rescapée. Cet ex-informaticien qui travaillait pour Équipements Davtec de Daveluyville (connue sous le nom de Vic Hockey) depuis 1994, a racheté une partie des équipements de production lorsque l'entreprise a fermé ses portes en 2003. Il a embauché quatre des meilleurs employés et s'est mis à produire quelque 20 000 palettes de remplacement.

Diversifier ses produits

Aujourd'hui, après deux déménagements, Conimexx produit plus de 200 000 bâtons de hockey en bois par année dans son usine de 11 000 pieds carrés. Cela représente la moitié de la production de Davtec... dans six fois moins d'espace. «C'est ce qui nous permet d'être rentables», estime l'homme d'affaires de 43 ans.

Cinq pour cent du chiffre d'affaires de deux millions de dollars proviennent de la vente des reproductions de bâtons Victoriaville autographiés par les légendes Bobby Orr et Jean Béliveau.

L'entreprise, qui tend à se diversifier, fabrique aussi des rondelles souvenirs et des bâtons de baseball miniatures.

Nouveau bâton hybride

Et ce n'est pas fini. Conimexx s'apprête à déménager une troisième fois, en janvier prochain, afin de doubler sa superficie actuelle. Pourquoi prendre ce risque alors que le bâton de hockey en bois tel qu'on le connaît est appelé à disparaître d'ici 20 ans, de l'aveu même d'André Baillargeon ?

En fait, plusieurs signes du marché laissent croire au président de Conimexx que le bois pourrait éventuellement effectuer un retour sur la glace des professionnels.

«Plusieurs joueurs-vedettes ont la réputation de briser plus de 100 bâtons en composite par année. Des bâtons qui valent plus de 200 $ chacun. Faites le calcul. Certains clubs, eux, l'ont fait et ils pressent les fabricants de trouver une solution», rapporte M. Baillargeon.

La solution pourrait se trouver dans la création d'un bâton hybride qui serait composé de bois et de composite. L'entreprise de Victoriaville a justement embauché l'an dernier un ingénieur, Nicolas Dufresne, pourdiriger son nouveau département de recherche et développement. Reste maintenant à trouver la bonne recette.

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