Pour un budget axé sur la compétitivité

Publié le 12/02/2011 à 00:00

Pour un budget axé sur la compétitivité

Publié le 12/02/2011 à 00:00

Par Jean-Paul Gagné

La compétitivité. D'accord, ce mot abstrait fait peur à certains. Pourtant, on ne peut y échapper, car notre avenir en dépend.

La compétitivité comprend l'ensemble des conditions qui permettent à un pays d'être efficace et d'accroître ses parts de marché dans l'économie mondiale. En raison de la mondialisation des marchés, notre compétitivité est ce qui va tracer la démarcation entre le progrès et le déclin de notre prospérité collective.

Sur le plan d'une entreprise ou d'une usine, la compétitivité est surtout une affaire de productivité, qui mesure l'efficacité. Cette dernière n'a rien à voir avec la charge de travail et le nombre d'heures travaillées. Au contraire, elle mesure la valeur des biens et des services produits par heure travaillée. Il est facile d'en déduire que la productivité d'une entreprise et d'une usine sera d'autant plus grande que celles-ci disposeront d'une main-d'oeuvre qualifiée et mobilisée et de technologies efficaces. Ces conditions de base doivent bien entendu s'appuyer sur un contexte favorable en matière de fiscalité et de réglementation. On parle alors de compétitivité.

Cet enjeu est important pour le gouvernement fédéral, mais il existe un risque que celui-ci se laisse distraire par des considérations secondaires ou même partisanes, surtout lorsque des élections sont dans l'air.

Au moment où le ministre des Finances, Jim Flaherty, prépare son prochain budget, voici un ensemble de priorités que son gouvernement doit viser pour permettre une meilleure compétitivité de l'économie canadienne.

1. Il faut maintenir l'objectif d'une fiscalité concurrentielle pour les entreprises canadiennes. Le taux général d'imposition des profits des sociétés canadiennes est passé de 18 à 16,5 %, le 1er janvier dernier, et il doit descendre à 15 %, le ler janvier 2012. Les chefs du Parti libéral et du Nouveau Parti démocratique seraient mal avisés de chercher à renverser le gouvernement sur cette question et de revenir en arrière. Alors que les taux d'impôt des entreprises baissent dans de nombreux pays, il est important de veiller à ce que la fiscalité de nos entreprises reste concurrentielle.

2. L'objectif d'un retour à l'équilibre budgétaire en 2015-2016 doit être maintenu. Certes, il ne faut pas en faire une obsession, mais la santé des finances publiques d'un pays est un facteur d'attraction indiscutable pour les investisseurs et les entreprises étrangères qui cherchent à s'installer ailleurs. Elle représente aussi un élément de stabilité politique, protège la valeur du taux de change et réduit le coût de la dette publique.

3. La santé des finances publiques et la compétitivité passent aussi par une maîtrise stricte des dépenses de l'État. Malgré son parti pris idéologique conservateur, le gouvernement Harper n'a pas démontré beaucoup d'intérêt pour le contrôle serré de ses dépenses. À preuve, les coûts exorbitants des sommets du G8 et du G20, tenus l'an dernier en Ontario.

4. Les investissements dans la recherche, l'innovation et leur valorisation doivent être maintenus. Alors qu'il a envoyé des signaux ambivalents à cet égard dans le passé, le gouvernement doit réaffirmer cet engagement. Il doit appuyer la venue chez nous de chercheurs étrangers de renom et amener les entreprises à faire davantage en matière de recherche et d'innovation. De plus, il doit veiller à accroître l'efficacité du privé sur ce plan et à éviter le gaspillage de fonds publics.

5. Compter sur une main-d'oeuvre appropriée est essentiel au moment où des pénuries de travailleurs s'annoncent dans plusieurs secteurs. Sans abandonner notre réputation d'ouverture à l'endroit des réfugiés, le temps presse de revoir notre politique d'immigration pour à la fois recruter davantage de personnes qualifiées et expulser rapidement les criminels qui profitent de notre laxisme juridique.

6. La nécessité de disposer d'une main-d'oeuvre qualifiée est aussi une affaire d'éducation et de formation technique. Ce champ est de juridiction provinciale, mais il s'agit d'un domaine où Ottawa doit appuyer résolument les efforts des provinces en ce sens.

7. Enfin, la qualité de vie est essentielle à toute société qui se veut concurrentielle. Cela veut dire des services de santé accessibles et à la fine pointe, des infrastructures de transport modernes et efficaces et une protection adéquate de l'environnement. Beaucoup reste à faire si nous voulons vraiment nous démarquer sur la scène mondiale, mais ne s'agit-il pas là d'un programme exaltant pour un gouvernement qui veut rester au pouvoir ?

J'AIME

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, se dit ouvert à ce qu'une future taxe harmonisée soit gérée par le Québec, qui perçoit déjà la taxe fédérale sur les produits et services (TPS). C'est un obstacle important de levé pour en arriver à une entente entre Ottawa et Québec. Les autres embûches sont la fusion des deux taxes en une seule et l'harmonisation des produits et services inclus dans la taxe, ce qui est atteignable avec de la bonne volonté.

JE N'AIME PAS

Selon plusieurs sondages d'opinion, les intentions de vote à l'endroit des partis politiques fédéraux demeurent à peu près stables depuis la dernière élection. À moins d'une surprise, tout indique que le Parti conservateur serait reconduit au pouvoir sans obtenir une majorité de sièges à la Chambre des communes. Alors que les partis politiques semblent se préparer à une prochaine élection, le gros bon sens leur suggère de s'en abstenir.

jean-paul.gagne@transcontinental.ca

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.