Pour ces anges-ci, le paradis, c'est tout de suite !

Publié le 09/10/2010 à 00:00

Pour ces anges-ci, le paradis, c'est tout de suite !

Publié le 09/10/2010 à 00:00

Les anges sont arrivés ! Ce ne sont pas des chérubins ni des archanges, loin de là : ces anges-ci sont intéressés à injecter du capital dans de jeunes entreprises prometteuses, dans l'espoir de toucher un jour le gros lot. C'est ce qu'on appelle des anges financiers.

Au Québec, il y en avait bien quelques-uns déjà à l'oeuvre sur le terrain, mais leur action demeurait ponctuelle et n'était pas concertée. En mars 2008, des gens d'affaires ont décidé que l'union faisait la force et ont lancé l'idée d'un réseau. C'est ainsi qu'est né Anges Québec, un organisme présidé par François Gilbert depuis deux ans. Il a fallu du temps avant que le regroupement prenne son envol, mais il se sent maintenant prêt à s'exposer au grand jour. C'est l'heure du " coming out ", dit M. Gilbert, qui vient pour la première fois de révéler les tenants et aboutissants d'Anges Québec au journal Les Affaires.

Dans le milieu, on applaudira l'initiative. Le financement des jeunes entreprises est depuis longtemps le talon d'Achille de l'entrepreneuriat québécois. En 2009, année où les investissements en capital de risque ont rebondi au Québec, aucune entreprise en démarrage n'a reçu du financement en capital de risque. Une fois abolis les sociétés Innovatech et autres acteurs parapublics en financement, personne n'a repris le leadership.

D'où l'intérêt de l'initiative. Le réseau compte présentement 52 anges, âgés de 28 à 70 ans, dont 33 à Montréal et 15 à Québec. Six sont des femmes. Ce sont pour la plupart des gens d'affaires qui ont vendu leur entreprise, mais qui ne veulent pas rester chez eux à ne rien faire.

François Gilbert est lui-même tombé rapidement dans la marmite, puisqu'il a vendu sa participation dans quelques entreprises avant de s'occuper pendant 10 ans des placements privés d'un ami d'enfance, Charles Sirois, et de participer à une quarantaine de placements privés, seul ou avec des partenaires, notamment par l'intermédiaire de FIER.

" Il fallait monter le réseau, dit-il, rassembler une masse critique d'investisseurs, établir un mode de fonctionnement, concrétiser quelques financements... Investir et s'investir, ce pourrait être notre devise ", dit M. Gravel.

Ce n'est pas le paradis assuré, mais la porte vient de s'entrouvrir pour les entrepreneurs en quête d'appui. Attention ! On ne parle pas ici de love money consenti par des proches altruistes, mais de fonds investis dans le but de faire de l'argent par des gens qui pensent être capables de reconnaître une bonne idée et qui veulent lui donner un coup de pouce.

Les entrepreneurs intéressés doivent d'abord soumettre un projet sur le site d'Anges Québec (angesquebec.com). La phrase d'accueil résume bien la philosophie de l'association : " Anges Québec investit dans des entreprises innovantes ". Les dossiers sont ensuite passés au tamis, et quelques-uns sont retenus en vue d'une présentation formelle devant un groupe d'anges. C'est alors que les investisseurs potentiels décident s'ils veulent aller plus loin, auquel cas suivra un autre échange plus détaillé qui débouchera ou non sur une proposition concrète. Chaque ange a la liberté de décider s'il finance le projet, mais il faut un minimum de réponses positives pour que le montant engagé soit significatif. Les anges ne tiennent pas à avoir une participation majoritaire. Autrement dit, l'entrepreneur n'a pas à donner les clés de la maison.

Sans être le Pérou, c'est un début rafraîchissant, qui pourrait secouer l'apathie en ce qui concerne le financement d'entreprise. Par exemple, le Fonds de solidarité FTQ participe à trois fonds de démarrage, à la hauteur de 33 millions de dollars, mais ces fonds ont de la difficulté... à démarrer.

" C'est certainement l'idéal, quand on voit des gens qui ont des sous, des connaissances et qui veulent s'impliquer ", dit Claude Martel, président d'Innocentre, une société qui participe à la création d'entreprises en aidant les promoteurs. " Mais il ne faudrait pas que ces anges bien intentionnés finissent par abdiquer si les échecs sont trop fréquents, ce qui peut arriver avec de jeunes entreprises technologiques. " De là l'importance d'une participation de l'État pour aider au lancement des entreprises et pour faciliter l'intervention subséquente de ces anges, insiste-t-il.

François Gilbert en est bien conscient et c'est pourquoi il avance prudemment. Il doit recruter d'autres anges pour consolider le mouvement. En France, on compte déjà 82 réseaux. Aux États-Unis, chaque réseau compte quelques centaines d'investisseurs. Ici, on est encore à semer des graines. Mais comment récolter si on ne sème pas ?

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Maclean's : à qui profite le crime ?

En 1999, le magazine Maclean's publiait 508 000 exemplaires de chacun de ses numéros; dix ans plus tard, le tirage était tombé à 377 000. Ne cherchez pas plus loin la raison du ton vitriolique de la fameuse manchette sur le " Québec, paradis de la corruption ".

Vos réactions

" Le plus grand tort que fera le magazine Maclean's en publiant cet article dénué de toute crédibilité est envers lui-même. Comment peut-on accorder de l'importance à un magazine qui trafique des photos, utilise un titre digne d'une revue à potins et qui émet des conclusions sans avoir fait une analyse rigoureuse de ce qu'il avance ? "

- Mr. Pink

" Il ne faut pas penser qu'il y a un mur autour du Québec et que les autres ne regardent pas ce qui se passe ici. Nous agissons de la même façon avec l'Alberta lorsqu'on parle de pétrole et de risques pour l'environnement. Par contre, je trouve que le peuple ne se révolte pas assez lorsqu'il y a des épisodes de Quebec bashing. "

- S.B.

rene.vezina@transcontinental.ca

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