Plusieurs analystes ont abaissé leur recommandation sur le titre de la Banque Laurentienne (Tor., LB, 24,90 $) après la publication de ses résultats du premier trimestre. Ils s'inquiètent de la compression de la marge nette sur les intérêts et de la détérioration de la qualité du crédit.
Après avoir dépassé les attentes pendant des trimestres, la Laurentienne a dévoilé le 27 février des résultats inférieurs aux prévisions au trimestre terminé le 31 janvier.
Au moins quatre analystes ont abaissé leurs prévisions de bénéfice pour 2009 et 2010. La Financière Banque Nationale, BMO et Desjardins ont retranché 2 $ à leur cours cible d'un an, qui s'établit entre 28 et 36 $. Ainsi, la plupart des analystes ne recommandent pas l'achat de l'action, qui a perdu 5 $ depuis le 27 février.
Les revenus, à 156,5 millions de dollars (M$), ont augmenté de 4 % par rapport à l'an dernier, tandis que le bénéfice net, à 25 M$ (excluant les éléments non récurrents), est resté stable.
Les dépôts ont augmenté et les revenus de la titrisation (activité qui consiste pour elle à vendre en bloc des prêts hypothécaires à un conduit qui les revend en obligations hypothécaires de la Société canadienne d'hypothèques et de logement) ont atteint 10,5 M$. Un fort volume de prêts hypothécaires et des écarts de taux favorables expliquent ce niveau, pas nécessairement soutenable selon les analystes.
"La titrisation représente un mode de financement bon marché qui permet de nourrir la croissance de la banque", dit Gladys Caron, porte-parole de la Banque.
Par ailleurs, la marge nette sur les intérêts a souffert. Elle est passée de 2,27 % il y a un an à 2 % au premier trimestre de 2009.
"C'est une source d'inquiétude, indique Robert Sedran, de la Financière Banque Nationale. Surtout dans un contexte où la Banque du Canada réduit encore ses taux directeurs, ce qui accentuera la pression sur les écarts de taux."
La provision pour pertes sur prêts est passée à 12 M$, ou 0,33 % du montant des prêts au premier trimestre. Selon Scotia Capitaux, ce pourcentage reste inférieur à celui de la moyenne des banques, qui s'établit à 0,66 %.
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