L'hydrogène est souvent présenté comme le carburant de l'avenir pour remplacer de l'essence dans les véhicules.
Un projet pilote mené d'ici mars 2011 à l'aéroport Montréal-Trudeau mettra à l'essai plusieurs technologies liées à l'hydrogène, dont un nouveau type d'infrastructure de ravitaillement en carburant, pour alimenter des navettes et des véhicules utilitaires.
" Ce projet est une excellente vitrine pour démontrer le potentiel de l'hydrogène comme solution de rechange à l'essence ", souligne Pierre Gauthier, directeur principal, énergie à l'hydrogène d'Air Liquide Canada, l'initiateur du projet.
Utilisé dans les piles à combustible, l'hydrogène se combine à l'oxygène présent dans l'air pour produire l'électricité nécessaire à la propulsion d'un véhicule. En résulte un moteur sans danger pour l'environnement, car il n'émet que de la vapeur d'eau.
Véhicules transformés
Lancé au printemps, le projet prévoit la conversion de véhicules de transport utilisés sur le site de l'aéroport pour les équiper d'un réservoir leur permettant d'être alimentés à l'hydrogène.
Le projet vise des navettes de transport des voyageurs, des véhicules utilitaires pour le personnel de l'aéroport, dont des camionnettes et des trains de chariots à bagages sur le tarmac, et des générateurs pour applications portables ou stationnaires.
Il prévoit aussi la conversion de Zenn et de Nemo, des voitures électriques à basse vitesse fabriqués au Québec.
Air Liquide Canada fournira l'hydrogène et la station de ravitaillement de tous les véhicules. C'est une grande nouveauté, car jusqu'à présent, les infrastructures de ravitaillement en hydrogène étaient conçues pour alimenter un seul type de véhicule, précise M. Gauthier.
Plusieurs partenaires
Quelque 14 millions de dollars seront injectés dans la réalisation de ce projet de mise en place des technologies de l'hydrogène et de piles à combustible, dont 11 millions à l'aéroport. Un autre aéroport canadien, dont le nom sera dévoilé dans les prochains mois, s'y associera plus tard.
Le financement du projet implique plusieurs partenaires, dont les gouvernements du Canada (2,4 millions) et du Québec (2,5 millions), et une dizaine de partenaires privés, dont Air Liquide Canada.
C'est l'Agence de l'efficacité énergétique, dans le cadre de son nouveau programme Technoclimat, qui versera la contribution financière du Québec. Il s'agit du premier projet financé par ce programme, qui vise à encourager des initiatives de démonstration de technologies vertes. " Notre contribution permettra de faire avancer les recherches sur l'hydrogène, tout en favorisant la réduction des émissions de GES ", dit Luce Asselin, pdg de l'Agence.
pierre.theroux@transcontinental.ca
