Mme Centraide tire sa révérence

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Mme Centraide tire sa révérence

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Après 22 ans à la tête de Centraide du Grand Montréal, Michèle Thibodeau-De Guire, pdg de l'organisme, prendra sa retraite en décembre.

Qu'est-ce qui a tant changé dans le milieu philanthropique québécois, après toutes ces années ? «La valeur des dons et du temps offerts par les donateurs», répond sans hésiter cette ex-ingénieure civile de 70 ans.

Pendant son passage chez Centraide, le nombre de donateurs de plus de 1 000 $ est passé de 300... à plus de 8 000. Depuis 2005, certains dons d'entreprises dépassent le demi-million de dollars. «Ça fait beaucoup de gens à qui dire merci !» lance Mme Thibodeau-DeGuire, qui a toujours tenu à remercier par écrit chacun de ces importants donateurs.

Sous sa direction, les revenus de Centraide ont triplé. S'ils étaient de 20 millions de dollars à son arrivée, ils s'établissaient à 57 M$ en 2011. Sa méthode ? Gagner la confiance. Car plus les gens ont confiance dans l'organisation, plus ils font preuve de générosité, estime-t-elle.

«Pour que les gens aient confiance en nous, on a su s'entourer de personnalités influentes qui comprenaient nos objectifs et agissaient à titre d'ambassadeurs dans leur milieu respectif», dit-elle.

La femme forte de Centraide a notamment contribué à diversifier les membres du CA. «Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je pourrais réunir autour d'une même table James C. Cherry, le pdg d'Aéroports de Montréal, Alan Allnutt, l'éditeur de The Gazette... et Marc Parent, le directeur du Service de police de la Ville de Montréal», souligne-t-elle. Un modèle utilisé par de plus en plus d'organismes.

Une fois la confiance des donateurs acquise, il fallait donner un sens à leurs dons pour faire en sorte que ceux-ci deviennent récurrents. D'où l'importance de démontrer aux donateurs ce que Centraide pouvait réaliser avec leur argent.

«On a pris l'habitude d'organiser pour les grands donateurs des visites au sein des communautés et des organismes que nous aidons. Ces activités leur permettent de constater l'impact de leur élan de générosité», rapporte Mme Thibodeau-DeGuire.

La pdg de Centraide du Grand Montréal émet tout de même une mise en garde à l'égard des stratégies de certaines entreprises. «Il y a une tendance lourde qui guette la philanthropie. On voit de plus en plus d'entreprises donner à des organismes en fonction des retombées directes de leurs dons sur la mise en marché de leurs produits et services. Les organismes philanthropiques doivent être prudents et faire preuve de beaucoup de jugement pour ne pas perdre leur intégrité face au grand public», soulève-t-elle.

En laissant cet héritage, la septuagénaire peut se retirer avec le sentiment du devoir accompli. «L'organisation est solide. Le temps est venu pour moi de passer le flambeau», concède la philanthrope d'expérience qui n'a pas encore établi de plan pour sa retraite.

356 Nombre d'organismes appuyés par Centraide en 2010-2011, à quoi s'ajoutent 500 000 personnes aidées. Source : Centraide

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