"Mes mannequins à l'exposition Jean Paul Gaultier, c'est le summum !", par Lucie Jolicoeur

Publié le 06/08/2011 à 00:00

"Mes mannequins à l'exposition Jean Paul Gaultier, c'est le summum !", par Lucie Jolicoeur

Publié le 06/08/2011 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

L'exposition consacrée à Jean Paul Gaultier présentée au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) jusqu'au 2 octobre remporte un franc succès, grâce entre autres à une mise en scène avant-gardiste. Mais peu de visiteurs savent que c'est une entreprise des Cantons-de-l'Est, Jolicoeur International, qui a conçu les 130 mannequins donnant vie et forme aux vêtements du couturier. Lucie Jolicoeur, présidente et fondatrice de l'entreprise, qu'elle dirige d'une main de fer, nous raconte sa collaboration avec l'enfant terrible de la mode.

"J'ai été jointe par le Musée. Le curateur ne voulait pas se contenter d'exposer les vêtements du couturier, il voulait les animer par des mannequins sur lesquels seraient projetés des visages et des voix, grâce à la technologie 3D du metteur en scène québécois Denis Marleau. Nous étions deux concurrents et, si je l'ai emporté, je crois que c'est grâce à mon sens artistique et à mon souci presque maladif du détail. Concevoir 70 mannequins prenant des poses différentes, toutes plus complexes les unes que les autres, était tout un défi. Sans compter que certains costumes pèsent plus de 75 livres !

Je traite avec trois manufacturiers en Chine, qui ont grandi avec mon entreprise et que j'ai supervisés de façon très étroite pour concevoir chaque mannequin. Disons que j'ai fait beaucoup d'allers-retours entre la Chine et Knowlton ! J'étais présente à toutes les étapes. Comme les délais étaient hyper serrés, j'ai dû expédier les mannequins par avion plutôt que par bateau. Toute l'opération était à mes frais, mais ce genre de visibilité internationale représente une occasion unique de propulser mon entreprise : l'exposition visitera Dallas, San Francisco, Rotterdam et Madrid. J'en profiterai pour étendre mon marché et lancer une nouvelle offre de concepts clés en main destinée aux détaillants. Je vends déjà mes mannequins aux enseignes MEXX, Garage, Dynamite et Point Zero, notamment, mais l'exposition Gaultier, c'est le summum ! Non seulement pour l'entrepreneure que je suis, mais aussi pour l'artiste en moi. Avant de fabriquer des mannequins, j'ai fait de la scénographie de théâtre et préparé des défilés. J'ai ensuite oeuvré dans l'industrie de la mode, chez Tristan America et chez Jacob, avant de démarrer Jolicoeur International, le fruit d'un an de R-D. C'est ainsi que je me suis retrouvée, seule au fin fond d'une province chinoise, auprès d'un petit manufacturier qui, au début, ne me prenait pas au sérieux. "Qu'est-ce que cette menue blondinette sans accompagnateur vient faire ici ?" s'est-il demandé. C'est par curiosité qu'il a accepté ma première commande... de 12 000 mannequins, dès la première année ! C'est ironique que mon père, propriétaire d'une usine de fabrication de bâtons de hockey, ait refusé que je lui succède à la tête de son entreprise, parce que j'étais une femme. Qu'à cela ne tienne, Jean Paul Gaultier m'a dit qu'il était ravi de mon travail. Moi aussi."

Propos recueillis par Suzanne Dansereau

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