L'avènement du marché du carbone prévu le 1er janvier 2013 pourrait accélérer l'adoption des technologies propres au Québec. Au total, «117 entreprises seront concernées dans divers domaines, de la fabrication de produits métallurgiques au raffinage de produits pétroliers», indique Hélène Lauzon, présidente du Conseil patronal de l'environnement du Québec. Une seconde vague visera les distributeurs et importateurs de produits pétroliers en 2015.
Mais si le marché est officiellement ouvert le 1er janvier 2013, la première vente aux enchères se fera attendre. En effet, pour que le système de plafonnement et d'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre (SPEDE) soit pleinement opérationnel, les marchés québécois et californien doivent être, comme le prévoit la réglementation, «complètement liés», rappelle Hélène Simard, porte-parole au ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs. Une nouvelle exigence de la Californie a retardé le processus. Le Ministère prévoit que les marchés pourront être liés «d'ici le printemps 2013».
Montée en puissance graduelle
En attendant, «les entreprises se préparent en ajustant leurs logiciels, leur facturation dans certains cas, et en embauchant des courtiers», assure Hélène Lauzon. Elles devraient recevoir leurs allocations (le nombre de crédits décernés en fonction de leur taux d'émission de GES) à la mi-décembre.
L'avènement de ce système est attendu avec impatience par les concepteurs de technologies propres. «Les entreprises qui voudront atteindre le niveau d'émission de gaz à effet de serre exigé pour obtenir des crédits et celles qui voudront accumuler des crédits pour les échanger sur la Bourse du carbone vont doper le secteur. Elles vont en investir beaucoup dans des procédés propres pour diminuer leurs émissions et gagner des crédits», prévoit Denis Leclerc.
Les retombées se feront néanmoins sentir dans plusieurs années, puisque le SPEDE se mettra graduellement en place. Dans un premier temps, «la très grande majorité des unités d'émission (permis d'émettre une tonne de gaz à effet de serre) seront distribuées gratuitement aux émetteurs industriels. Ceux-ci en recevront annuellement de moins en moins afin d'inciter des réductions à l'horizon 2020», précise Hélène Simard. Mais celles qui seront vendues le seront au prix de 10,70$, en 2013. «Le prix minimum augmentera annuellement de 5 %, plus l'inflation», indique le Ministère, qui mettra en circulation environ 23 millions d'unités (gratuites et payantes) en 2013.