Les salaires à la remorque de la productivité

Publié le 20/10/2012 à 00:00

Les salaires à la remorque de la productivité

Publié le 20/10/2012 à 00:00

Si les Québécois veulent voir leur salaire augmenter, ils n'auront d'autre choix que d'espérer que la province gagne en productivité, conclut le Centre sur la productivité et la prospérité (CPP) d'HEC Montréal dans son Bilan 2012, déposé cette semaine.

La quatrième édition de l'étude annuelle du CPP trace de nouveau un sombre portrait de la province, qui figure entre le 16e et le 17e rang, respectivement occupés par l'Italie et le Japon à ce chapitre.

Une heure travaillée au Québec générait en moyenne un produit intérieur brut de 51,94 $ en 2011. C'est à peine la moitié d'une heure norvégienne (100,42 $) et beaucoup moins qu'aux États-Unis (68,94 $) ou que la moyenne canadienne (57,45 $).

«La productivité, ce n'est pas quelque chose qui change rapidement, et on reste dans les mêmes eaux par rapport aux autres pays de l'OCDE, explique Robert Gagné, directeur du CPP. Il n'y a pas de grande surprise.»

L'une des révélations statistiques les plus étonnantes de l'étude souligne le très fort lien entre la productivité d'une société et son niveau de vie, ce dernier étant exprimé par le PIB par habitant.

En 30 ans, de 1981 à 2011, près de 84 % de l'augmentation de 13 386 $ du PIB par habitant du Québec était attribuable à des gains de productivité. Ceux-ci ont permis d'effacer la baisse du nombre d'heures travaillées, responsable d'un déclin de 3 169 $. Un meilleur taux d'emploi et une plus large part de la population en âge de travailler y ont aussi contribué, mais dans une faible mesure.

«La productivité est le seul facteur, les autres s'annulent ou à peu près, note M. Gagné. On revient donc à la base. Le moteur de la croissance du niveau de vie d'une société, c'est sa productivité.»

En milieu de peloton

L'étude s'attarde aussi à une importante mesure de la productivité, soit le coût de la main-d'oeuvre pour une unité produite, qui permet d'évaluer la compétitivité d'un pays.

Le coût unitaire de la main-d'oeuvre se définit comme étant l'écart entre l'augmentation des salaires et celle de la productivité. Une économie peut compenser la hausse des salaires et rester concurrentielle en livrant davantage de production en échange.

Selon le CPP, le coût unitaire de la main-d'oeuvre au Québec a connu une progression de 100,78 % de 1981 à 2010, c'est-à-dire qu'il a doublé. Parmi les États de l'OCDE analysés, le Québec se classe en milieu de peloton.

Mais des pays comme les États-Unis et la France, qui ont vu leurs salaires augmenter plus fortement qu'au Québec, n'en sont pas pour autant moins concurrentiels, au contraire.

Ainsi, les salaires ont progressé de 145 % au Québec durant cette période, mais de 165 % aux États-Unis et de 176 % en France. Pourtant, les coûts unitaires de main-d'oeuvre de ces deux pays ont progressé d'environ 97 %, un peu moins que les 100,78 % du Québec.

La situation est similaire au Canada, qui arrive tout juste derrière le Québec au palmarès de la compétitivité.

«En somme, tant le Québec que le Canada semblent en mesure de maintenir un niveau de compétitivité acceptable à l'échelle internationale en limitant la croissance de la rémunération du travail plutôt qu'en réalisant des gains de productivité importants», écrit-on.

«Du lot, c'est le Québec qui a la plus faible croissance de sa productivité, et c'est le prix à payer, ajoute M. Gagné. Il y a un lien entre la productivité et les salaires.»

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