Les régions du Québec se portent mieux qu'on ne le dit

Publié le 26/06/2010 à 00:00

Les régions du Québec se portent mieux qu'on ne le dit

Publié le 26/06/2010 à 00:00

À Montmagny, Maisons Laprise vient de recevoir un contrat de la Croix-Rouge canadienne pour fournir 7 500 habitations temporaires aux sinistrés d'Haïti. Valeur de la commande : 27 millions de dollars.

Au Saguenay, Mecfor vient de lancer l'UTV10, le premier véhicule d'entretien des rails entièrement conçu et fabriqué au Québec. Cet engin massif - plus de 25 mètres avec sa remorque - coûte de 750 000 $ à 1 million de dollars. L'entreprise, filiale de Cegerco, en a déjà vendu deux et attaque ainsi un nouveau marché, en plus de celui des alumineries.

En Gaspésie, l'emploi vient enfin d'atteindre le même niveau qu'en 1987, avant que la région ne soit frappée par un long déclin. Quelque 34 000 personnes y occupent un emploi, un chiffre qui, bien qu'il puisse paraître modeste, témoigne de jours meilleurs pour l'économie gaspésienne. Le vent tourne, et pas seulement à cause des éoliennes.

La récession a durement touché les régions, et certaines collectivités souffrent encore. Mais on note un peu partout des signes de redressement. La rumeur qui veut que le Québec des régions soit à l'agonie est exagérée, pour paraphraser Winston Churchill...

Mes collègues de Les Affaires et moi en avons eu la preuve au cours des dernières semaines, lorsque nous avons sillonné la province dans le cadre des tables rondes organisées en lien avec notre Tournée du Québec. Un peu partout, des gens nous ont dit qu'ils s'inquiétaient du manque de relève et de financement, ainsi que de la faiblesse du marché américain.

Toutefois, ils ont surtout montré leur détermination. Des jeunes, notamment, montent au front : Éloïse Harvey, la nouvelle présidente de Mecfor, a 34 ans, tout comme Daniel Drapeau, pdg des Industries Miralis, de Saint-Anaclet (près de Rimouski), qui dirige 250 employés. La nouvelle coqueluche de la gastronomie québécoise, Colombe Saint-Pierre, du Bic, est aussi dans la trentaine. Ces trois entrepreneurs ont fait leur marque dans des régions victimes d'un déclin marqué, s'il faut en croire les échos qui se rendent jusqu'aux grands centres.

C'est probablement là une des sources du problème, dont on nous a souvent parlé lors de nos rencontres en région : les bonnes nouvelles ne font pas la manchette, à moins d'avoir un petit côté exotique.

De nombreux médias nationaux ont parlé du contrat octroyé à Maisons Laprise. Cependant, cette nouvelle touche une population dont les misères ont été fortement médiatisées et que notre bonne conscience nous demande de ne pas oublier. Par contre, seule la presse du Saguenay a parlé de la percée de Mecfor, tandis que plus tôt, la suspension des investissements chez Rio Tinto Alcan avait fait les manchettes.

De là cette vision à la fois misérabiliste et condescendante qui surgit lorsqu'il est question des régions, particulièrement celles qualifiées de " régions ressources ". Drummondville, Sherbrooke, Gatineau ou Joliette sont perçues comme des villes dynamiques... Mais c'est bien différent pour la Gaspésie, l'Abitibi, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord.

On ignore, par exemple, que la mise en exploitation de la mine du lac Bloom, près de Schefferville, et que l'ajout d'un quai au port de Sept-Îles contribueront à repositionner la ville comme deuxième port en importance au Canada en termes de tonnage transbordé. Et que le taux d'inoccupation des logements à Gaspé est presque nul... parce que l'industrie éolienne, entre autres, y poursuit son développement. Avez-vous vu, récemment, le cours de l'or ? Savez-vous à quel point on s'agite dans le monde minier de l'Abitibi ?

Le Québec affronte des défis importants et le vieillissement de sa population lui compliquera la tâche. C'est vrai que les régions ont subi un déclin démographique et que leurs entrepreneurs ont besoin de renfort parce qu'ils vieillissent. Mais la vie a changé. À l'époque, les braves - ou les illuminés - qui s'installaient dans l'arrière-pays acceptaient d'être isolés du reste du monde. Plus maintenant. Les villages de la Baie-des-Chaleurs, par exemple, ont maintenant accès à Internet haute vitesse grâce à navigue.com. Il n'est pas plus compliqué de rejoindre un interlocuteur à Singapour qu'à Montréal.

Voir la vie en rose ? Non. Cesser de la voir en gris ? Oui. La tendance à tout mettre dans le même sac est démotivante. Notre journal ne peut pas faire écho à tout ce qui bouge au Québec. Au moins, nous sommes attentifs... C'est déjà cela de pris.

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