La crise qui touche les quotidiens canadiens n'est pas aussi profonde que celle qui frappe les journaux américains. Du moins, pas jusqu'à maintenant.
" Entre 2001 et 2007, les revenus publicitaires des journaux ont évolué en dents de scie aux États-Unis, tandis qu'au Canada, ils étaient plus stables, avec quelques baisses et remontées légères, souligne David Gollob, vice- président, communications, de l'Association canadienne des journaux. De plus, ajoute-t-il, la structure des journaux est différente ici - le ménage a été fait - et les Canadiens lisent plus de journaux. " C'est pourquoi M. Gollob espère que la récession annoncée ne fera pas aussi mal ici qu'au sud de la frontière.
Aux États-Unis, on rapporte depuis quelques années des baisses des tirages, du lectorat et des revenus. Même les quotidiens qui maintiennent ou augmentent leur tirage sont à risque. En octobre, le New York Times a subi une baisse de 16,2 % de ses revenus publicitaires et une baisse de 9,4 % de ses revenus d'exploitation, malgré une augmentation de son tirage de 3,9 %. En août 2008, avant l'effondrement du marché boursier, il rapportait déjà une baisse de 82 % de ses profits.
Lectorat gonflé grâce aux journaux gratuits
En comparaison, les chiffres canadiens disponibles sont moins alarmants, même s'ils demeurent négatifs. Les revenus publicitaires de la chaîne Sun Media, par exemple, ont baissé de 3,2 % au troisième trimestre, et ses bénéfices, de 17,1 %, indique la porte-parole, Isabelle Dessureault. Ses revenus de tirage baissent aussi.
Quant au tirage et au lectorat canadiens, ils se maintiennent ou chutent légèrement, indique David Gollob.
Enfin, rappelons que le lancement de plusieurs journaux gratuits au Canada teinte les résultats. Par exemple, le lectorat au Canada a baissé de 83 à 78 % entre 2001 et 2007, mais on peut facilement déduire que la baisse aurait été pire sans ces quotidiens que lisent les usagers des transports en commun, notamment les jeunes pour qui il s'agit souvent de la seule source de nouvelles en version papier.
