Les forestières peineront à répondre à l'appel d'Hydro-Québec

Publié le 09/05/2009 à 00:00

Les forestières peineront à répondre à l'appel d'Hydro-Québec

Publié le 09/05/2009 à 00:00

L'appel d'offres pour la production d'énergie éolienne de concert avec les communautés que vient de lancer Hydro-Québec fait beaucoup parler de lui. Mais une autre commande de la société d'État, passée le 14 avril, fait moins de bruit. Elle vise pourtant une filière que bien des écologistes trouvent tout aussi propre (ou presque) : la cogénération à la biomasse.

Pour aider l'industrie forestière tout en encourageant le recours à cette énergie verte, Hydro-Québec veut avoir accès à 125 mégawatts (MW) d'électricité ainsi produite par des producteurs privés. La commande était attendue depuis longtemps, mais après vérification auprès des acteurs les plus susceptibles de soumettre des projets, l'appel d'offres risque de faire chou blanc, tant les conditions sont défavorables en ce moment.

"Dans le contexte actuel, il n'y aura pas de soumissions pour 125 MW, dit Pierre Vézina, spécialiste des questions d'énergie au Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ). Peut-être pour 75..."

Manque de financement et de matières premières

En Outaouais, le producteur de pâtes et papiers Fraser, de Thurso, peaufine les plans d'une usine d'une capacité d'environ 35 MW depuis plusieurs années. L'énergie serait produite à partir de résidus forestiers et de "liqueur noire", un cocktail de produits chimiques et de lignine de bois issue de la production de pâte à papier.

Mais l'an dernier, la Société générale de financement (SGF), principal partenaire de Fraser dans ce projet de 100 millions de dollars, s'est retirée. "Les plans sont très avancés, dit Marco Veilleux, directeur général de l'usine de Thurso. Mais tout dépend de l'obtention d'un nouveau financement."

Pour l'entreprise, le projet constituerait pourtant une planche de salut lui permettant de survivre en diversifiant ses sources de revenus.

Autre obstacle aux projets de cogénération : la série de fermetures de scieries a rendu les résidus forestiers insuffisants pour approvisionner les usines dans certaines régions. Déjà, le Fonds de revenu Boralex a dû cesser la production d'électricité à sa centrale de cogénération de Dolbeau, faute de matière première.

À cause de ces problèmes, le Fonds de revenu Boralex et Boralex inc. hésitent à soumettre un projet à Hydro-Québec. "Il faut qu'on décide si on participe ou non", dit Patricia Lemaire, porte-parole des deux entreprises.

À Québec, l'usine Stadacona, de White Birch, a aussi un projet de cogénération, mais, comme le signale le porte-parole Daniel Boucher, "rien n'est approuvé par la direction" et la conjoncture devra changer avant qu'elle prenne la décision d'aller de l'avant.

Le producteur de pâte à papier SFK Pâte, à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, compte bien présenter un projet pour augmenter la capacité de sa centrale, qui produit déjà 27 MW. Mais tant l'usine de pâte que la centrale étaient alimentées avec de la matière première fournie par AbitibiBowater, qui a cessé de l'approvisionner.

Trop tôt pour s'alarmer

Ces problèmes techniques ne découragent pas le ministère des Ressources naturelles et de la Faune. "La fermeture de l'appel d'offres est fixée à la fin d'octobre, dit sa porte-parole Hélène Simard. Il est beaucoup trop tôt pour présumer de son résultat."

Si les soumissions sont rares pour cet appel d'offres, Pierre Vézina, du CIFQ, pense que Québec pourrait lancer un appel complémentaire dans les prochaines années.

Selon lui, les projets qui seront proposés cette année prévoiront un prix du kilowattheure comparable à celui de l'énergie éolienne, dont le plafond est fixé à 12,5 ¢ dans l'appel d'offres d'Hydro-Québec.

hugo.joncas@transcontinental.ca

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.