Les MRC de Beauharnois-Salaberry et du Haut Saint-Laurent ont récemment sondé des dirigeants sur la planification du transfert de leur entreprise. Près de 40 % d'entre eux se disaient prêts à céder les rênes d'ici 10 ans. Pourtant, aucun n'a répondu « Oui » à la question : « Avez-vous un plan de relève ? »
Ce qui nous a frappé le plus, affirme Joanne Brunet, directrice générale du CLD Beauharnois-Salaberry, c'est qu'une minorité de ces dirigeants avait un plan d'urgence (mandat d'inaptitude, plan d'affaires en cas de maladie, testament adapté) !
Pourtant, la relève, cela se planifie. « Dix ans ont été nécessaires pour traverser le processus de relève », confie Annie Michaud, qui, avec son frère, reprend le flambeau de l'entreprise familiale Fabspec, un fabricant d'équipements pour l'industrie lourde.
C'est ce qui ressort de la table ronde organisée le 21 avril dernier, à Mont-Saint-Hilaire, où s'étaient réunis près d'une quinzaine d'entrepreneurs aguerris et de dirigeants de la relève, de même que des intervenants de Longueuil, Montérégie Est et Vallée-du-Haut-Saint-Laurent.
Recherchés : professionnels manuels
« Où sont les gens de métier ? » a demandé Roger Ducas, cofondateur de BH Métal, spécialisée dans la fabrication de pièces en métal sur mesure, qui recherche des soudeurs.
« Les entrepreneurs nous appellent, et ils s'arrachent les cheveux pour trouver des mécaniciens industriels ! » renchérit Mathieu Vigneault, directeur du CLD d'Acton.
Lin Jutras, directeur du développement institutionnel au Cégep Édouard-Montpetit, souligne que l'établissement peine à bâtir des programmes de formation professionnelle, non pas par déficit de financement, mais à cause du manque d'étudiants !
« Quand j'entends parler de la relève au Québec, c'est comme si on cherchait des étoiles du hockey », déplore Normand Brault, directeur général du CLD de Longueuil. « Mais on a oublié qu'avant que quelqu'un ne devienne une étoile, il a fallu qu'il apprenne à patiner, il a fallu qu'il soit coaché. »
Pour Martin Rheault, président de SolHuma, une entreprise socialement responsable qui développe des technologies environnementales, le scepticisme est la première chose à combattre. « Trouver des gens qui aiment l'aventure est très difficile », affirme le jeune entrepreneur.
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