Démarrer son entreprise ces jours-ci complique la vie de celui qui recherche du financement. " Les investisseurs pensent à court terme et ils veulent de plus grandes participations en échange de plus petits investissements ", constate Austin Hill, fondateur d'Akoha.
Les tours de financement sont plus difficiles à boucler et prennent plus de temps. Le dernier tour de Standout Jobs, une PME de Montréal qui conçoit des logiciels de recrutement en ligne, a duré près de neuf mois, alors qu'il aurait normalement dû nécessiter trois ou quatre mois, relate M. Hill, qui fait partie d'un réseau d'anges financiers à Montréal.
Ne gaspillez pas une bonne crise !
Mais la récession a ses avantages, qu'il ne faut pas sous-estimer, ajoute M. Hill. " Il y a en ce moment un bon bassin de gens qualifiés, de techniciens, d'experts et de conseillers sans emploi et qui vont accepter de travailler pour des PME. Le talent est plus accessible. "
Pour Martin Duchaine, directeur général de TechnoMontréal, les petites boîtes de technologies de l'information (TI) jouissent d'un autre avantage : leurs concurrents de grande taille pratiquent des tarifs hors de prix pour bien des entreprises, qui se tournent alors vers des sous-traitants plus petits leur offrant des solutions nichées.
" Offrir des solutions très ciblées permet à ces PME du secteur d'accroître leur compétitivité à bon prix, explique-t-il. C'est pourquoi, même en temps de récession, il y a un appétit pour les solutions très nichées de ces petites entreprises qui s'adaptent plus vite. "
M. Duchaine relate que, lors d'un événement réunissant des anges financiers et des entreprises de TI tenu il y a quelques semaines à Montréal, un conférencier s'est écrié : " Ne gaspillez pas une bonne crise ! Profitez du fait que les gros joueurs soient sur le dos ! "
M. Duchaine mentionne également que les PME québécoises ont souvent accès à du financement public dont leurs concurrentes américaines sont privées, ce qui peut les aider dans cette période de resserrement du crédit. Il fait référence aux programmes de la Banque de développement du Canada et d'Investissement Québec, de même qu'au fonds de 825 millions de dollars créé lors du dernier budget.
" Le côté interventionniste du Québec joue en notre faveur, cette fois ", commente-t-il.
