Les Américains font moins d'enfants

Publié le 15/09/2012 à 00:00

Les Américains font moins d'enfants

Publié le 15/09/2012 à 00:00

Ouin ! Ouin ! On entend de moins en moins ce mignon petit son de bébé affamé ou tristounet aux États-Unis, car les Américains font moins d'enfants. Les dépenses de consommation seront touchées, et les entreprises qui vendent aux États-Unis devront s'adapter.

Attention : la population des États-Unis ne diminue pas comme celle du Japon ou de l'Allemagne. Elle continue d'augmenter, mais moins rapidement. Par exemple, du 1er avril 2010 au 1er juillet 2011, la population américaine a progressé de 0,92% (ou 2,8 millions d'habitants) à 311,6 millions, selon le US Census Bureau. Il s'agit du plus faible taux de croissance depuis le milieu des années 1940.

Selon la firme Demographic Intelligence, la faiblesse de l'économie américaine et la « culture d'aversion au risque » chez les jeunes adultes sont responsables de ce phénomène. Chris G. Christopher Jr., directeur de l'analyse économique et consommation chez IHS Global Insight, montre du doigt l'endettement accru des jeunes diplômés ainsi que l'âge plus tardif pour se marier et acheter une maison.

La détérioration des conditions économiques est fondamentale, disent les analystes. Les autorités observent d'ailleurs une diminution des naissances aux États-Unis depuis la Grande Récession de 2007-2009. En 2007, on comptait 69,3 naissances par groupe de 1000 femmes âgées de 15 à 44 ans. L'an dernier, il y en a eu environ 65.

La diminution des naissances réduira la demande interne aux États-Unis. À court terme, les fabricants de produits pour bébés (couches, jouets, etc.) et pour femmes enceintes (vêtements, crèmes, etc.) ainsi que les fournisseurs de services de garde pâtiront. « Le marché immobilier sera aussi touché, avec une réduction des mises en chantier d'unités unifamiliales », dit Chris Christopher.

En contrepartie, la demande de maisons plus petites, comptant moins de chambres à coucher, devrait augmenter, précise Kevin Stolarick, directeur de la recherche au Martin Prosperity Institute, de l'Université de Toronto. « Mais cela signifie une demande plus faible de matériaux de construction », dit-il. À long terme, la diminution des naissances réduira aussi le bassin de main-d'oeuvre. La demande de services en éducation et en santé pour les jeunes sera également moins élevée.

Pour s'adapter, les entreprises peuvent miser sur d'autres secteurs de l'économie américaine, selon Pierre Trudel, président d'Avantage Interaction Client, un consultant en commerce international. « Les gens qui n'ont pas ou qui ont moins d'enfants continueront de dépenser, notamment dans les loisirs et l'éducation aux adultes. »

Dans un contexte où les jeunes adultes ont des revenus plus faibles et des emplois précaires, les entreprises auraient tout intérêt à offrir des produits et des services de qualité, mais à des prix très abordables, souligne pour sa part Birgit Matthiesen, représentante à Washington des Manufacturiers et exportateurs du Canada.

1000 G$ US

Au quatrième trimestre de 2011, les dettes étudiantes aux États-Unis ont dépassé les 1000 milliards de dollars américains, ce qui représente près de 60% du PIB du Canada. | Source : IHS Global Insight

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