Le vent tourne en Gaspésie, et pas juste pour les éoliennes

Publié le 28/05/2011 à 00:00

Le vent tourne en Gaspésie, et pas juste pour les éoliennes

Publié le 28/05/2011 à 00:00

De toutes les régions du Québec, c'est la Gaspésie qui présente le plus fort taux de couverture Internet haute vitesse : plus de 98 % de sa population y a accès.

Le taux d'inoccupation dans les logements, à Gaspé, frôle dangereusement le zéro. Il est devenu très difficile de se trouver un appartement dans la ville ou ses environs.

En 10 mois, de juin 2010 à avril 2011, le taux de chômage a baissé de façon spectaculaire, de 16,5 à 12,8 %. Le taux d'emploi s'est amélioré, passant de 45,1 à 51,4 %, selon l'Institut de la statistique du Québec. Ces chiffres sont encore moins solides que les moyennes québécoises (7,8 % et 65,4 %), mais le redressement est néanmoins remarquable.

C'est peut-être ce qui explique pourquoi, pour la première fois en 25 ans, la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine a vu sa population augmenter en 2010 : le gain est de 184 personnes. C'est peu, 184 personnes, sauf qu'il faut prendre en considération tous les revers que la région a encaissés depuis quelques décennies pour se rendre compte que, dans les faits, c'est un gain énorme. Vrai, les Îles ont contribué notablement à l'embellie. La population y est en augmentation depuis sept ou huit ans. Mais le fait que l'hémorragie a également cessé en Gaspésie permet de penser que le vent est en train de tourner.

L'enjeu n'est pas seulement gaspésien: il est québécois.

En 1989, le Conseil des affaires sociales a présenté un document-choc, "Un Québec cassé en deux", qui mettait en évidence les difficultés des régions dites "ressources", et qui créaient un déséquilibre grandissant avec le Québec central. Il suffisait d'observer les mouvements de population : les grandes villes profitaient de la saignée des régions, incapables de garder leur monde. Ces dernières semblaient condamner à un inexorable déclin.

Ce n'était pas simplement une question d'occupation du territoire : de plus en plus démunies, des régions s'appauvrissaient et avaient besoin de l'aide de l'État, elles qui avaient pourtant longtemps contribué à l'enrichissement collectif en raison de leurs ressources naturelles. Finalement, c'est tout le Québec qui s'affaiblissait.

Comme un cylindre supplémentaire

À l'inverse, le raffermissement d'une région autrefois mal en point comme la Gaspésie profite à tous. Plus de revenus fiscaux pour l'État, moins de problèmes sociaux à régler, plus de retombées pour les capitales régionales où sont concentrés les services, par exemple les aéroports. C'est comme si on ajoutait un cylindre supplémentaire pour faire avancer l'économie.

La décision de l'État de favoriser le développement de l'industrie éolienne en Gaspésie aura été déterminante. On y avait déjà installé des parcs, généralement bien reçus par la population. L'acceptabilité sociale des projets n'est peut-être pas unanime, mais elle est grande et les discussions y sont moins acrimonieuses qu'elles ne le sont ailleurs au Québec.

Mieux, toute une industrie gravite autour de l'énergie éolienne. Matane et Gaspé en ont été les principales bénéficiaires, alors que des usines sont apparues pour fabriquer ou assembler les composants de ces imposants moulins à vent qui peuvent produire plus de 2 MW d'électricité. Et des services connexes se sont ajoutés, comme ceux que fournit la firme Pesca environnement, de Carleton-sur-Mer, dont l'équipe de consultation regroupe plus de 40 personnes.

Il n'est pas facile de tourner la page sur l'époque où de grands employeurs embauchaient des centaines de travailleurs pour qui l'avenir paraissait assuré. Les petites municipalités ont vécu durement le déclin des industries qui définissaient la Gaspésie. Restait toujours le tourisme, mais les pratiques et les installations vieillissaient, alors même que les touristes devenaient plus exigeants.

Avez-vous visité le parc de la Gaspésie récemment ? C'est un bijou, beaucoup mieux mis en valeur qu'autrefois. Voilà pourquoi les Européens s'y pressent. Et il est question d'augmenter l'offre de services sans compromettre la nature sauvage du parc.

La Gaspésie n'est pas au bout de ses peines, le chemin vers la prospérité est encore rocailleux, mais ses gens ont recommencé à regarder droit devant. C'est une très bonne nouvelle. Tout le Québec peut s'en réjouir.

rene.vezina@transcontinental.ca

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Vos réactions

"Nul n'est irremplaçable. Le prochain directeur du FMI n'aura sans doute pas toutes les qualités de DSK, mais il en démontrera d'autres, utiles et efficaces. On espère juste qu'il ne sera pas libidineux..."

- Isabo

"Comme on le voyait à la présidence de la France, il aurait fallu le remplacer de toute façon. Si les gestes [allégués] sont vrais, et je n'ai pas de difficulté à y croire vu les témoignages qui abondent en ce sens, il mérite de croupir en prison."

- grousseeau222

"Il y a surtout la grossière avidité des banquiers, le sauvetage de leurs intérêts par les ploucs grecs et autres endettés de la terre, et l'imprudence avec laquelle ces banquiers auront bien évidemment mis tout le monde en faillite pour qu'ils puissent continuer à passer à la caisse. Délirant. On vit une époque vraiment formidable, non ?"

- fruitloops

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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