Le rêve à un milliard de Stephan Ouaknine

Publié le 08/12/2012 à 00:00, mis à jour le 06/12/2012 à 16:45

Le rêve à un milliard de Stephan Ouaknine

Publié le 08/12/2012 à 00:00, mis à jour le 06/12/2012 à 16:45

Stephan Ouaknine n'est pas un rêveur comme les autres. L'homme d'affaires montréalais, qui a fait fortune en Israël, souhaite révolutionner l'industrie de l'énergie propre. C'est même plus qu'un souhait : il estime être en mesure de lancer d'ici la fin de l'année un fonds en énergies propres d'un milliard de dollars, Inerjys.

Nous recevant dans ses bureaux de la rue Prince, à Montréal, Stephan Ouaknine explique, dans un excellent français, que l'immeuble de 20 000 pieds carrés presque vide sera bientôt occupé par les start-ups qu'il financera.

En attendant, l'homme d'affaires travaille à réunir l'argent nécessaire au lancement de son fonds, qui compte déjà 18 employés. Stephan Ouaknine ne veut toutefois pas révéler l'identité de ses bailleurs de fonds. «J'y ai mis personnellement des millions de dollars, et le montage avance bien», se limite-t-il à dire. Il confie par ailleurs qu'Inerjys serait viable avec une capitalisation minimale de 300 millions.

Stephan Ouaknine a beau avoir une feuille de route impressionnante, il cultive une image de rebelle. Dans son bureau, sur une photo bien en vue, on le reconnaît à côté de Richard Branson, son modèle. «Moi, je n'ai jamais été le financier, mais le gars qui bâtit les entreprises. Alors, je n'ai pas une bonne opinion du financier qui arrive dans un CA, montre du doigt et dit à l'entrepreneur comment faire son métier.»

Des télécoms à l'énergie

Après avoir étudié à l'Université McGill, Stephan Ouaknine quitte Montréal pour Israël, où il brasse de bonnes affaires dans l'industrie des télécommunications. À partir de 1996, il occupe la vice-présidence d'une start-up introduite à la Bourse de croissance de la London Stock Exchange (AIM) avec une valorisation de 100 millions de livres sterling. En 1999, il fonde Airslide, une start-up pour laquelle il ira chercher quelque 36 millions de dollars américains en capital de risque. De retour à Montréal, Ouaknine fonde Blueslice Networks en 2001 avec son propre capital, avant de vendre l'entreprise à Tekelec 10 ans plus tard.

Aujourd'hui, Stephan Ouaknine croit que l'industrie de l'énergie est mûre pour une révolution, de la même manière que l'était celle des télécommunications il y a 20 ans : «C'est une industrie qui n'a pas été habituée à des idées hors de l'ordinaire. On y tient le même discours défensif que celui des Siemens et des Nortel il y a quelques années.»

L'homme d'affaires considère que le fait de provenir d'une autre industrie que celle de l'énergie est un avantage. L'une de ses idées consiste à établir un parc de production d'énergie solaire au Maghreb et d'exporter l'énergie ainsi produite en Europe par voie maritime : «Des recherches ont démontré qu'à une certaine température, la bauxite a la propriété de pouvoir accumuler de l'énergie. On pourrait charger des conteneurs remplis de bauxite sur des bateaux et acheminer ces batteries rechargeables géantes de l'autre côté de la Méditerranée.»

Son fondateur a beau se poser en rebelle, Inerjys ne réinventera pas la roue. Le fonds aura une durée de vie de sept ans et investira dans des entreprises à l'étape de l'expansion, avec une préférence pour les entreprises générant déjà des revenus.

«Mon but, c'est d'investir dans les technologies de production d'énergie propre et de leur permettre de prouver qu'elles fonctionnent. Ces technologies existent, mais les responsables des projets de production d'énergie propre, le plus souvent financés par les gouvernements, ne veulent pas prendre le risque de les adopter.»

Stephan Ouaknine compte miser 30 % des fonds qu'il réunira sur des projets de production d'électricité. Inerjys agirait non pas comme investisseur, mais comme opérateur : «En tant que détaillant, j'aimerais que nous soyons le Vodafone ou le Virgin Mobile de l'énergie, qui se sont implantés dans plusieurs pays en établissant des partenariats avec des entreprises locales, tout en changeant les règles du jeu.» Grâce à ses activités de production d'électricité, le fondateur d'Inerjys soutient qu'il sera en mesure de mettre à l'essai les technologies des start-ups dans lesquelles il investira : «La sauce secrète que constitue notre structure unique nous aidera à accompagner les entreprises vers la rentabilité plus rapidement.»

julien.brault@tc.tc

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