Le moment d'acheter des billets verts ?

Publié le 21/05/2011 à 00:00, mis à jour le 20/05/2011 à 12:36

Le moment d'acheter des billets verts ?

Publié le 21/05/2011 à 00:00, mis à jour le 20/05/2011 à 12:36

Photo: Bloomberg

En janvier 2002, le huard canadien ne vous offrait guère plus que 0,60 $ US. Près de dix ans plus tard, le même huard vous permet d'obtenir près du double en devise américaine.

Le moment serait-il venu de faire le plein de billets verts ? Peut-être bien, disent les experts à qui nous avons parlé. Mais sans précipitation.

En 22 ans de métier, admet François Barrière, vice-président, Marchés des capitaux à Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL), le moment n'a jamais paru aussi bon pour tenter de profiter des fluctuations des marchés monétaires.

À 0,96 $ US il y a un an, notre dollar a frôlé les 1,06 $US à la fin d'avril, avant de redescendre à un peu plus de 1,02 $ US au moment de mettre sous presse. Cette tendance haussière permet aux Canadiens de se procurer des billets verts à petit prix, en misant sur la remontée éventuelle de la devise américaine.

Car remontée il y aura. Mais quand exactement, et sera-t-elle durable ? Là est la grande question. Le marché des devises compte sans doute parmi les produits financiers pour lesquels les prédictions sont le plus difficile à faire, affirme Frédéric Mayrand, premier vice-président, responsable des ventes de devises chez BNP-Paribas au Canada. Il explique que le dollar canadien profite actuellement de la très forte demande de matières premières de la part de pays comme l'Inde, le Brésil et la Chine. Le seul fait que le premier bureau étranger du Chinese Investment Corportation ait élu domicile à Toronto, note-t-il, démontre l'attrait du Canada pour les investisseurs étrangers.

Mais combien de temps cela durera-t-il ? Avec les pressions inflationnistes qui se pointent, on s'attend à ce que les banques centrales un peu partout dans le monde haussent leur taux directeur. Cela pourrait se traduire par une réduction des investissements à l'échelle internationale et par une baisse de la demande de matières premières canadiennes, et du huard, par ricochet.

Actuellement, M. Barrière évalue à 50 % les chances que le billet vert reprenne du galon d'ici moins d'un an. Entre-temps, le dollar canadien pourrait demeurer à un niveau élevé, même si plusieurs observateurs, dont le vice-président de la Banque Laurentienne, estiment que le huard est déjà " surévalué de 10 à 15 % ".

Précisemment, François Barrière, croit que le huard devrait commencer à faiblir " d'ici six à 12 mois ", un revirement de tendance que Vincent Delisle, premier directeur, Stratégie de portefeuille, chez Scotia Capitaux, n'attend pas pour sa part avant 18 mois. Pour lui, les chances sont minces que Washington s'attaque de front à son endettement avant les prochaines élections présidentielles, à l'automne 2012.

Le huard pourrait atteindre les 1,10 $ US d'ici la fin de l'été, croit pour sa part David Bilodeau, co-président de Majestic Asset Management, avant de commencer à décliner à un rythme difficile à prédire.

Rééquilibrer son portefeuille

Qu'à cela ne tienne, des gains sont possibles, selon les experts, même en prenant en compte les frais de conversion à l'achat et à la vente des billets verts. Ces frais peuvent facilement excéder 2 % dans les institutions financières. L'achat de billets verts, croient-ils, est particulièrement avantageux pour quiconque prévoit faire une acquisition en dollars américains. C'est le cas de ceux qui aspirent à devenir propriétaires d'une résidence aux États-Unis.

Vincent Delisle, lui, voit d'abord dans cette hausse du dollar canadien l'occasion de " brasser les billes et d'accroître le contenu hors Canada " d'un portefeuille boursier.

Ces dernières années, le contenu étranger de la plupart des portefeuilles canadiens s'est beaucoup affaibli. " Avec un dollar américain si faible, il y a là une réelle occasion de rééquilibrer le tout ", dit-il en achetant des actions américaines ou des titres indiciels américains.

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