Le Boralex nouveau : contrats fermes, sans biomasse

Publié le 19/11/2011 à 00:00

Le Boralex nouveau : contrats fermes, sans biomasse

Publié le 19/11/2011 à 00:00

Exit, la biomasse du portefeuille énergétique de Boralex. L'entreprise a vendu ses centrales américaines carburant aux résidus forestiers et fermé celle de Dolbeau-Mistassini, au Lac-Saint-Jean. Le fruit de la vente - 93 millions de dollars américains - sera réinvesti dans les nouvelles priorités de Boralex : la Seigneurie de Beaupré, le plus important parc éolien en construction du Canada, et d'autres projets - hydroélectriques, éoliens et solaires - au Québec, en Colombie-Britannique et en France.

La centrale à la biomasse de Senneterre, en Abitibi, est la dernière de ce type chez Boralex. «Ce que les investisseurs n'appréciaient pas dans nos centrales américaines à la biomasse, par rapport à nos pairs, c'est que nous n'avions pas de contrats de vente d'électricité à long terme», dit Patrick Lemaire, pdg de l'entreprise, en entrevue avec Les Affaires.

Les investisseurs qui détiennent le titre l'incluent généralement dans une classe d'actifs stables, et les ventes d'électricité non garanties, négociées sur le marché libre, les rendaient nerveux. Selon les derniers résultats trimestriels, présentés le 9 novembre, l'entreprise a ralenti sa production dans ses centrales à biomasse américaines. Leur production était de moins en moins rentable à cause de la baisse des prix du kilowattheure sur le marché libre.

En les revendant, l'entreprise de Kingsey Falls poursuit un processus entamé avec le rachat, l'an dernier, de toutes les actions du Fonds de revenu Boralex énergie et l'intégration de ses activités dans son bilan. «Avec cette acquisition, nous sommes passés de 55 à 75 % de notre puissance installée liée à des contrats à long terme», dit le Patrick Lemaire. Maintenant qu'elle s'est débarrassée de ses centrales américaines, la proportion grimpe à 96 %.

Les analystes ont bien accueilli la décision. «Le désinvestissement de la division biomasse devrait diminuer le risque associé à la compagnie, puisque Boralex n'aura plus une portion significative de sa production assujettie aux prix du marché libre», écrit Michael McGowan, notamment, chez BMO Marché des capitaux.

Augmenter la puissance de 150 %

À ceux qui voudraient que Boralex imite ses pairs et verse le fuit de la vente en dividendes à ses actionnaires, Patrick Lemaire répond qu'il ne ferme pas la porte à une telle décision à moyen terme. «Mais pour l'instant, il y a trop d'occasions sur le marché pour ne pas déployer ces liquidités.»

Le consortium que l'entreprise a formé avec Gaz Métro vient de conclure un financement de 725 millions de dollars (M$) pour le parc éolien de la Seigneurie de Beaupré. Ce projet a attiré un spécialiste du financement des éoliennes aux États-Unis, Mitsubishi UFJ. Plus importante banque du Japon, l'institution dirige un syndicat comprenant également plusieurs autres institutions japonaises et allemandes, ainsi que la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Ce projet de 272 mégawatts (MW) augmentera substantiellement la puissance installée totale de Boralex, actuellement de près de 500 MW.

D'ici 2015, son objectif est d'avoir 1 250 MW en production ou sous contrat. Patrick Lemaire dit avoir environ 550 MW de projets dans ses cahiers, dont «200 MW seraient en service» dans quatre ans.

Boralex veut continuer de développer sa capacité éolienne en France et a repris les projets abandonnés par Kruger dans les MRC de Témiscouata, dans le Bas-Saint-Laurent, et de Côte-de-Beaupré, juste à côté de la Seigneurie. Quant au reste, le mystère plane... ce qui fait sourciller certains analystes.

Chose certaine, au Québec, la centrale de cogénération au gaz naturel de Kingsey Falls ralentira la cadence. Le contrat de gré à gré qui lie Boralex à Hydro-Québec relativement à l'électricité de cette centrale de 31 MW échoit l'an prochain. «On regarde la possibilité de prolonger la vie de la centrale de quelques années, avec la moitié de la puissance seulement», dit M. Lemaire.

Selon lui, Hydro-Québec n'est pas favorable à l'idée de renouveler des contrats d'électricité au gaz, embarrassée par ses déboires à la centrale de TransCanada, à Bécancour, où la société d'État aura payé près de 275 M$ en 2012, seulement pour suspendre l'achat d'électricité, dont elle n'a finalement pas besoin.

«On a fait des transactions, un financement important depuis un an. Puis, je ne sais pas pourquoi, les gens ne voient pas ce que la participation au capital de Boralex peut leur donner. On ne voit pas l'impact sur le titre. Il a pris seulement un dollar la semaine dernière...» - Patrick Lemaire

Boralex (Tor., BLX) a chuté de 21,4 % depuis un an

Source : Bloomberg

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