La rude concurrence de toutes les Riviera Maya de ce monde

Publié le 18/06/2011 à 00:00

La rude concurrence de toutes les Riviera Maya de ce monde

Publié le 18/06/2011 à 00:00

" Riviera Maya (Mexique), départ de Montréal le 17 juin pour une semaine au [nom de l'hôtel], 739 $. " Voici un exemple des aubaines publiées plus tôt en juin dans La Presse.

Pour le même prix, vous avez droit à trois ou quatre nuitées dans un bel hôtel ou une belle auberge au Québec ; mer, repas et voyage en moins.

C'en est rendu féroce. On ne peut plus parler d'une compétition ordinaire. Le touriste est âprement courtisé, et les propositions attrayantes arrivent de partout. Qui rêvait d'aller en Turquie il y a 20 ans ? Qui avait entendu parler du Panama ? Qui aurait osé parler de son intérêt pour l'Afrique du Sud ?

Lorsqu'on entend dire que l'industrie touristique québécoise doit constamment se réinventer, ce n'est pas tellement parce qu'elle est submergée de problèmes, c'est plutôt parce que la concurrence ne pardonne plus.

Dans les faits, les touristes sont bien mieux servis qu'autrefois, au Québec.

Il ne faut pas remonter loin dans le temps pour retrouver l'époque où, par exemple, il était difficile de manger du poisson convenablement apprêté en Gaspésie. Il y avait bien Percé, et puis quelques restaurants de qualité éparpillés sur la péninsule, mais la fichue panure était plus souvent qu'autrement de rigueur. Pire, on méprisait des mets de choix, comme le désormais célèbre crabe des neiges. La toute première usine de transformation du crabe a été ouverte à la fin des années 1970 à Sainte-Thérèse-de-Gaspé. Je m'en souviens, j'étais à l'inauguration... Avant, les pêcheurs rejetaient tout bonnement à la mer les crabes capturés par accident.

Aujourd'hui, les bons restaurants abondent, et les prix sont souvent raisonnables. On souhaiterait trouver de temps en temps des aubaines, mais que voulez-vous, la saison est courte et la mer, plus capricieuse que jadis. Si jamais on vous offre de la morue gaspésienne, n'hésitez pas et ne posez pas trop de questions. Elle est devenue si rare...

L'hébergement a progressé au même rythme. Il y a toujours des motels de bord de route, et c'est tant mieux, mais les belles auberges ont fleuri aux quatre coins du Québec. Les chalets en bois rond sont devenus des Hôtel Sacacomie ou des Auberge du lac Taureau. Les spas abondent (presque trop, d'ailleurs). Les gîtes du passant répondent à une clientèle qui recherche davantage de convivialité. Et en règle générale, on ne se ruine pas, quoiqu'il y en ait pour tous les budgets.

L'amateurisme tue les réputations

Voilà pour les fleurs. Maintenant, le pot.

Je me suis montré quelquefois très critique à l'égard des pratiques québécoises. Il y a deux ans, une excursion ratée au parc marin du Saguenay m'avait inspiré un texte intitulé " L'année prochaine, nous irons à Cape Cod ". La situation s'y est heureusement améliorée. Mais de manière générale, les entreprises québécoises de toutes catégories doivent persister dans la pratique d'un plus grand professionnalisme. L'amateurisme tue les réputations. C'est d'ailleurs une des recommandations du rapport que vient de déposer le Comité performance de l'industrie, dirigé par Gilbert Rozon.

Pourquoi ? Parce que nous ne pourrons jamais lutter sur le seul front des prix avec toutes les Riviera Maya de ce monde. Il y aura toujours quelqu'un, quelque part, pour casser les prix. Imiter, ici, ce nivellement par le bas risquerait de conduire tout droit dans le mur.

Non. Comme pour tous les produits de niche, mieux vaut miser sur la qualité. Tout dépend naturellement du marché visé. Les organisateurs de festivals locaux n'ont pas à se demander si leurs programmes plairont aux touristes allemands. Encore leur faut-il bien jouer leurs cartes. Un spectacle gratuit en plein air ne représente plus une garantie d'affluence. Les gens en ont vu d'autres et ils sont exigeants. Ils n'apporteront leurs chaises de parterre pliantes, ils n'achèteront leurs macarons pour aider au financement des événements que si on répond à leurs attentes. C'est vrai aussi bien pour les kermesses que pour les grands événements à saveur internationale.

L'industrie touristique québécoise s'améliore constamment. Mais elle demeure condamnée à faire toujours mieux. Ce qui est bien aujourd'hui sera insuffisant demain. Les consommateurs vont en profiter. Il ne faut surtout pas les blâmer. On leur offre le monde ? Offrez-leur le meilleur de vous-mêmes.

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