La relève entrepreneuriale existe, je l'ai rencontrée

Publié le 21/05/2011 à 00:00

La relève entrepreneuriale existe, je l'ai rencontrée

Publié le 21/05/2011 à 00:00

La catastrophe appréhendée n'aura peut-être pas lieu, après tout : même si des milliers d'entrepreneurs québécois s'apprêtent à prendre leur retraite, l'économie québécoise ne devrait pas tomber dans un grand trou creusé par leur départ. Les repreneurs semblent plus nombreux qu'on ne l'avait d'abord imaginé.

C'est l'une des constatations qui se dégagent de notre grande tournée " Opération relève ", qui arrive à mi-parcours et qui fait maintenant relâche pour l'été. De Montréal à Rivière-du-Loup, nous nous sommes jusqu'ici arrêtés dans sept villes. Et, même si les contextes varient d'une région à l'autre, l'affluence aux ateliers que nous présentons avec nos partenaires signale un vif intérêt pour l'entrepreneuriat et l'économie en général.

Pourtant, une analyse de la Fondation de l'entrepreneurship est sans équivoque : les jeunes intéressés à se lancer en affaires ne suffiront pas à la tâche, tellement il y aura de patrons baby-boomers sur le point de partir. D'ici 2018, on estime qu'ils seront 55 000 à quitter la direction de leur entreprise, et qu'à peine 30 000 personnes prendront la relève. Solde net : - 25 000. C'est beaucoup. Trop pour maintenir une économie solide.

Mais si ces repreneurs n'étaient pas ceux que l'on croyait ? Presque toutes les couches d'âge étaient représentées lors des ateliers consacrés à la relève, une hypothèse que j'avais évoquée dans une chronique précédente et qui s'est confirmée d'étape en étape. On y rencontrait des jeunes et des moins jeunes. Comme si, pour plusieurs, le déclic survenait plus tard dans leur vie. Et quand on y pense, c'est logique.

Devant les éventuels repreneurs, se dresse d'abord l'enjeu crucial du financement. À 25 ans, malgré toute sa détermination, on n'est pas aisément en mesure de convaincre les banquiers. Évidemment, c'est regrettable, et on peut croire que beaucoup d'entrepreneurs en devenir se découragent après quelques refus du genre. Mais à 35 ou 40 ans, avec une feuille de route mieux garnie et des actifs bien établis, le rapport de force est meilleur.

Une passion qui se développe sur le tard

Il y aussi cet intangible, mais incontournable facteur : l'attitude face à l'entrepreneuriat. Le Québec a cette désagréable tendance à noircir le monde des affaires envers lequel on est plutôt suspicieux, ici. Ce n'est pas le premier choix de carrière des jeunes, tant s'en faut. Mais avec le temps, on apprend à relativiser. Le goût de devenir son propre patron se développe alors, souvent plus tard dans la vie. Et les ragots des mal pensants hostiles aux affaires n'ont plus le même effet démobilisateur.

On pourrait citer mille et une autres raisons à l'appui de ce réveil parfois tardif des Québécois à l'appel de l'entrepreneuriat. Et, même si cette impression est plus empirique que scientifique, la diversité des candidats entrepreneurs qui se pressent à nos séances tend à démontrer que l'espoir est permis. Nous ne nageons peut-être pas dans l'abondance, mais ce n'est pas non plus le désert. Au terme de trois mois de tournée panquébécoise, avant la pause estivale, c'est là une nouvelle hautement réconfortante.

L'exemple de Lac-Mégantic

Lac-Mégantic connaît ce que vivent des dizaines de collectivités frontalières québécoises, durement touchées par la faiblesse persistante de l'économie américaine. Cette municipalité des Cantons-de-l'Est, située à une centaine de kilomètres de Sherbrooke, doit revigorer son économie, même si elle a jusqu'ici réussi à bien s'en tirer. Il lui faut maintenant se préparer pour la suite.

Et la suite, pour la Chambre de commerce de l'endroit, passe par les jeunes. Le 11 mai, une quarantaine d'entre eux ont répondu à l'invitation de la Chambre pour causer de leadership. Comment s'engager dans son milieu tout en faisant prospérer ses affaires ?

En discutant pour partager les expériences et trouver des solutions. C'est le premier pas. Et ils s'y sont donnés à plein. Prendre une demi-journée en semaine pour échanger des idées peut paraître exigeant lorsqu'on travaille dans une petite entreprise ou une petite organisation, dont les ressources sont comptées. Mais si personne ne se mouille, si tout le monde demeure sur les lignes de côté, rien ne bougera. C'est vrai autant pour Lac-Mégantic que pour le Québec tout entier.

rene.vezina@transcontinental.ca

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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