L'industrie des technologies propres est en croissance. Et Sherbrooke, avec son éventail d'entreprises et son bassin de chercheurs, " est en mesure de se tailler une place importante dans ce secteur d'activité en émergence ", affirme Chloé Legris, directrice de la filière des technologies propres et développement durable au sein de l'organisme Sherbrooke Innopole.

La présence d'Enerkem n'y est pas étrangère. L'entreprise spécialisée en bioénergie, qui transforme les déchets en éthanol, vient de se lancer à la conquête du marché américain par la construction d'une bioraffinerie au Mississipi. Enerkem compte aussi une usine de production de biocarburants à Edmonton, en Alberta.

Issue des travaux du professeur-chercheur Esteban Chornet, de l'Université de Sherbrooke, Enerkem figure aujourd'hui dans le top 100 des meilleures entreprises du secteur des technologies propres, selon l'organisation Cleantech Group.

Entreprises d'avant-garde

Une autre entreprise née des recherches effectuées à l'université propose une solution de rechange aux sources d'énergie traditionnelles. Lancée il y a deux ans par des diplômés en génie de l'Université de Sherbrooke, Rackam Design a mis au point une technologie de capteurs solaires paraboliques, appelée Icarus Heat, conçue pour les entreprises des régions nordiques.

Une autre jeune pousse issue de la recherche, Bio-Terre Systems, commercialise un système de biodigestion anaérobique qui permet de traiter le lisier animal, les boues agroalimentaires et les résidus d'abattoir pour les transformer en engrais.

Cette nouvelle technologie a été perfectionnée par un chercheur du Centre de recherche et de développement sur le bovin laitier et le porc, d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, de Sherbrooke.

Les instituts de recherche de la région sont mis à contribution, notamment la Chaire de recherche sur l'éthanol cellulosique de l'Université de Sherbrooke.

L'université se présente également comme une pépinière d'environnementalistes, alors qu'elle accueille près des trois quarts des étudiants du deuxième cycle en environnement au Québec.

Des plastiques plus verts

Sherbrooke encourage le créneau des bioplastiques. " Il y a une niche à développer et la région est bien positionnée pour faire sa marque dans ce domaine ", dit Pierre Morency, fondateur de Nova Envirocom, la première à avoir introduit les bioplastiques au Québec. Elle offre une gamme de vaisselles compostables. " Aujourd'hui, on peut remplacer tous les produits qu'on trouve dans les cafétérias institutionnelles ", assure Pierre Morency.

La région mise sur la présence de Nova Envirocom " pour développer ou attirer des entreprises spécialisées en bioplastique ", dit Chloé Legris.

" Ça fait des années que je me promène à l'étranger, seul ou dans le cadre de missions organisées, pour des événements liés à l'environnement. Et Sherbrooke, par son expertise, est toujours bien représentée dans les délégations canadiennes ", note M. Morency. Cette expertise dans les technologies propres et le développement durable explique pourquoi l'Estrie est la seule région au Québec à posséder le créneau d'excellence ACCORD des bio-industries environnementales.