La pollution lumineuse, un nouveau combat

Publié le 05/09/2009 à 00:00

La pollution lumineuse, un nouveau combat

Publié le 05/09/2009 à 00:00

Comme l'air, l'eau, la faune et la flore, le ciel étoilé a besoin d'être protégé. Tant les entreprises que les gouvernements ont un rôle à jouer pour réduire la pollution lumineuse.

En Amérique du Nord, l'énergie dépensée à éclairer le ciel représente chaque année des coûts de près de 1 milliard de dollars, selon l'AstroLab du Mont-Mégantic. Au Québec, zone réputée pour générer le plus de lumière par habitant au monde, les économies qui pourraient résulter d'une meilleure gestion de l'éclairage sont évaluées à 50 millions de dollars par année.

L'AstroLab prend les devants

L'AstroLab du Mont-Mégantic, le plus important télescope de l'Est du Canada, a dû prendre les grands moyens en 2003 pour protéger ses conditions d'observation. Trente ans après l'inauguration de ses installations, la lumière émise par les villages des environs et la ville de Sherbrooke rendait l'observation du ciel de plus en plus difficile.

L'AstroLab a donc amassé 1,7 million de dollars pour remplacer les lampadaires et les projecteurs situés dans un rayon de 25 kilomètres. " Après cette opération, les gens de l'AstroLab nous ont dit qu'ils avaient retrouvé le ciel qui existait à la fondation de l'observatoire ", dit Pierre Goulet, directeur du Parc national du Mont-Mégantic.

Les efforts de l'AstroLab lui ont valu la reconnaissance de l'International Dark-Sky Association, qui a accordé au Parc national du Mont-Mégantic le statut de " réserve internationale de ciel étoilé ".

À l'instar des municipalités, les entreprises situées à moins de 25 kilomètres de l'AstroLab ont participé au programme de diminution de la pollution lumineuse. C'est le cas de la Scierie Ditton. " C'était vraiment alléchant, dit Philippe Pilon, directeur des ventes de l'entreprise. Ça demandait de bons investissements, mais c'était payé à près de 90 % par le fonds de l'AstroLab. Nos frais d'électricité ont diminué rapidement. "

Pour sa part, Sherbrooke a changé sa façon d'éclairer ses rues, dit René Girard, chef du service d'urbanisme de la Ville. Les nouveaux lampadaires sont conçus de façon à concentrer l'éclairage vers le sol.

À Sherbrooke comme à Lac-Mégantic, tout nouveau luminaire, qu'il soit sur un terrain municipal ou privé, doit maintenant respecter de nouveaux règlements à ce sujet.

" Par exemple, notre nouveau centre commercial du plateau Saint-Joseph est beaucoup moins éclairé que le Carrefour de l'Estrie, qui est d'une autre génération ", dit M. Girard.

Du chemin à faire dans les grandes villes

Aux États-Unis, la championne de la lutte à la pollution lumineuse est Tucson, en Arizona, une agglomération d'environ un million d'habitants qui a reçu le statut de " communauté de ciel étoilé ". Dès le début des années 1980, la Ville a pris des mesures pour éviter que la pollution lumineuse ne nuise aux activités de l'observatoire Kitt Peak National, situé à 90 kilomètres.

Les principales villes du Québec sont loin d'être aussi avancées. Montréal et Québec sont pourtant d'énormes sources de pollution lumineuse. Sur son site Internet, l'AstroLab met en relief une triste réalité : vue du ciel, la nuit, Montréal produit autant de lumière que New York, cinq fois plus peuplée !

Le problème, ce sont les immeubles et terrains privés, dont les propriétaires ne sont pas aussi rigoureux que la Ville en matière de choix et d'aménagement de luminaires, dit Sylvie Tremblay, conseillère en aménagement à la Ville de Montréal.

" Nous n'avons aucun contrôle sur l'éclairage des grands stationnements de centres commerciaux et des terrains industriels. On voudrait mettre en place une politique pour réglementer cela. On verra en 2010 si le service d'urbanisme est prêt à agir. "

La Ville de Québec ne prévoit pas adopter de telle réglementation. Mais elle s'est dotée d'un système de gestion à distance de l'intensité de son éclairage. Dans certaines rues, les contrôleurs peuvent réduire l'éclairage quand peu de gens s'y trouvent.

La capitale et la Ville de Rouyn-Noranda testent également l'éclairage à diodes électroluminescentes (DEL), qui pourrait permettre de mieux diriger la lumière et d'éviter qu'elle se diffuse dans tous les sens.

hugo.joncas@transcontinental.ca

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.