La planète rétrécit, mais la concurrence grandit

Publié le 10/07/2010 à 00:00

La planète rétrécit, mais la concurrence grandit

Publié le 10/07/2010 à 00:00

En Croatie, (où j'ai écrit cette chronique), la taxe de vente, l'équivalent de notre TPS-TVQ, s'élève à 23 %. En Espagne, le taux de chômage atteint 19,9 %. Pour l'ensemble de l'Europe, il se maintient à 10 %. Si ce n'était de cette locomotive économique qu'est l'Allemagne, où il n'atteint que 7 %, le taux de chômage serait nettement plus élevé sur le Vieux continent.

L'Europe est en train de se débattre avec les séquelles de la récession. Et pour certains pays, comme l'Irlande, le ralentissement contraste douloureusement avec les années folles du début du siècle. Le " tigre irlandais " miaule plus qu'il ne rugit, et les squelettes d'immeubles dont la construction a été abandonnée parsèment les environs de Dublin.

On devrait donc assister à l'écrasement de l'industrie touristique européenne, non ? Par ces temps difficiles, les plages de la Méditerranée devraient logiquement être beaucoup moins bariolées de parasols, n'est-ce pas ? Pas du tout. Les plages sont toujours aussi bondées. Les exploitants font de bonnes affaires. Ce n'est pas qu'en raison de la belle température. Un nouveau type de touriste débarque en masse en Europe et remplace ceux qui ont moins les moyens de voyager.

Venise est une des villes les plus visitées du monde. Cependant, sur la Place Saint-Marc, à côté des traditionnels groupes de Japonais ou d'Américains, on voit et on entend de plus en plus des familles de Brésiliens, de Russes et d'Indiens. L'argent n'a pas d'odeur; maintenant, il n'a plus d'hémisphère. Et ces nouveaux touristes semblent découvrir avec ravissement qu'ils peuvent désormais se payer la traite, eux aussi.

En fait, les pays autrefois en marge cherchent avidement à attirer les investissements internationaux. À l'instar de beaucoup de ses voisins européens, la Hongrie souffre d'un déficit très lourd, mais elle se démène pour dynamiser son économie. Même si le coût de la vie y a augmenté, il reste moins cher qu'en Europe de l'Ouest, ce qui lui sert d'argument pour attirer des entreprises étrangères.

Par exemple, l'International Herald Tribune (ce quotidien anglophone qui sert de refuge aux voyageurs internationaux peu familiers avec l'italien ou le croate) s'intéressait récemment aux visées de la Hongrie sur les tournages cinématographiques étrangers et désignait la capitale, Budapest, comme la nouvelle " Hollywood sur le Danube ".

Ce n'est pas nouveau : des films comme Evita, d'Alan Parker, ou Munich, de Steven Spielberg, ont été tournés à Budapest, dont les rues ont été aménagées de façon à reproduire l'ambiance de Buenos Aires et de Munich.

Dire qu'on s'inquiète, au Québec, de la concurrence accrue de Vancouver ou de Toronto lorsque nous courtisons les grandes firmes américaines pour leurs projets de tournage ! Nous devrons nous habituer à considérer le monde entier non seulement comme notre voisinage, mais aussi comme notre concurrence.

D'autant plus que les pays qui émergent, notamment ceux de l'ancien bloc communiste, sont impatients de rattraper le temps perdu. Ils ont goûté aux joies de l'économie de marché, ils en voient les périls, et dans le but d'améliorer leur sort, ils ne feront certainement pas de quartier.

Mais, quand même, quel changement en accéléré. Il y a à peine 20 ans, le Rideau de fer tombait et des conflits régionaux éclataient un peu partout, surtout dans les Balkans. Aujourd'hui, ces pays renouvelés se positionnent comme des destinations de choix, tant pour l'implantation d'usines que pour le tourisme. Avertissement aux " anciennes " économies... dont la nôtre.

QUAND UN ANGLAIS IVRE FAIT MONTER LE PRIX DU PÉTROLE

Dans la série " Les moins bons côtés de la mondialisation " : le 30 juin 2009, Steven Noel Perkins, un courtier britannique, qui avait poussé un peu trop sur le scotch, a acheté 7 millions de barils de pétrole sans autorisation et sans regarder à la dépense... ce qui a poussé le prix du baril à 73,50 $ US, un sommet qui n'avait pas encore été atteint en 2009.

Inutile de dire qu'un peu partout dans le monde, les automobilistes ont subi par la suite une hausse du prix de l'essence à la pompe, en raison d'une prétendue hausse des prix du brut fondée sur des données fondamentales...

Ce courtier ne pourra pas pratiquer au cours des cinq prochaines années. Toutefois, l'histoire ne dit pas si sa firme, PVM, fera un jour l'objet de recours collectifs pour les dommages collatéraux.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Tous ruinés dans dix ans ?

C'est le titre du plus récent livre de Jacques Attali, l'ancien conseiller de François Mitterand. " Sommes-nous en train de ruiner nos enfants ? " demande-t-il, en montrant du doigt le danger le plus éminent : la taille des dettes publiques.

Vos réactions

" J'ai lu cet excellent ouvrage. Nous assistons au plus grand transfert de richesse de la génération X, Y et surtout celles qui ne sont pas nées, à la génération au pouvoir, les baby-boomers. Seule une refonte complète du système nous permettra de nous en sortir. Cette refonte comprendra l'abolition du crédit. "

- Marquis77

" Que voulez-vous, le peuple est responsable de son malheur ! Nous chialons contre les polititiens qui créent des déficits, mais lorsqu'ils annoncent des plans pour les contrer, le bon peuple est en furie. "

- Crobi

" L'avenir s'annonce très sombre. Nous n'en sommes pas au même point que la Grèce, mais nous suivons exactement la même trajectoire. "

- Quebecdroite

rene.vezina@transcontinental.ca

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