La meilleure stratégie touristique passe par la météo

Publié le 07/08/2010 à 00:00

La meilleure stratégie touristique passe par la météo

Publié le 07/08/2010 à 00:00

L'industrie québécoise du tourisme faisait face à quelques défis de taille au début de l'été, au point où on se demandait avec inquiétude si on n'allait pas revivre une saison aussi moche qu'en 2009, au sortir de la récession.

L'été n'est pas fini mais déjà, le secteur peut respirer plus à l'aise. Les sceptiques - j'en étais - ont été confondus. On est encore loin des chiffres de 2002, l'année faste de la décennie, mais le bilan final devrait être plutôt réconfortant, malgré la force du dollar canadien et la diminution du nombre de touristes en provenance des États-Unis.

En fait, l'industrie a pu compter sur une alliée qui avait fait défaut ces dernières années : la météo. Il a fait beau et les gens d'ici se sont promenés un peu partout au Québec.

Quelle leçon d'humilité ! Vous avez beau présenter les campagnes publicitaires les plus imaginatives avec des ritournelles entraînantes, c'est la météo qui fait la différence.

On peut mettre les chances de notre côté. C'est ce qu'on s'est dit, au ministère québécois du Tourisme, en concevant Sorties Météo, un site Web présenté la semaine dernière, qui vise à contrer l'effet dévastateur des prévisions météorologiques parfois sombres.

Admettez-le : si on annonce que les probabilités de pluie sont de 50 %, allez-vous prendre le risque d'amener vos enfants au parc aquatique et payer environ 150 $, ou vous précipiter sur votre sac de golf ?

Oui, si vous êtes vraiment un mordu, et non si vous êtes comme la plupart des gens. Ce fichu pourcentage décourage. Mais on saisit mal sa signification réelle : dans les faits, cela veut dire qu'il y a 100 % de chances qu'il pleuve sur 50 % de la région concernée. Par ailleurs, la situation peut évoluer rapidement. C'est ce qui explique le découpage des prévisions en tranches horaires, très consultées sur le site de MétéoMédia, partenaire de Sorties Météo. S'ajoutent des suggestions d'activité dans le territoire où vous vous trouvez, tirées du répertoire de Bonjour Québec, qui compte pas moins de 14 000 inscriptions. On peut y accéder sur le Web, à bonjourquebec.com/SortiesMeteo. Suivront des applications mobiles pour le iPhone et le BlackBerry, géolocalisées.

Même si c'est devenu un cliché, cette fois-ci c'est vrai : on a transformé un problème - la météo, par moments capricieuse - en opportunité. C'est crucial, car la concurrence est de plus en plus vive et l'industrie touristique québécoise ne peut se permettre de perdre des clients simplement parce qu'ils se sont laissés refroidir par des prévisions mal comprises.

Les Québécois en vacances continuent d'ailleurs de procurer à l'industrie 50 % de ses revenus. L'autre moitié vient, à parts égales, des visiteurs américains, canadiens et de ceux des marchés dits "éloignés". Si la participation des Québécois s'est ensoleillée cet été, les Américains se font encore désirer.

Dans leur cas, le taux de change n'aide pas : leur pouvoir d'achat a fondu de plus de 50 % depuis 2002. La récession n'a pas aidé, les contrôles douaniers plus serrés pour revenir aux États-Unis non plus. Les Américains sont moins nombreux à traverser la frontière en voiture. Par contre, le volume de ceux qui viennent en avion a augmenté au cours des cinq premiers mois de 2010, ce qui atténue un peu le déclin.

Les données compilées par le ministère du Tourisme montrent également que les visiteurs français, eux, sont de plus en plus présents, ce qui constitue une excellente nouvelle. En 2008, on avait battu tous les records, mais c'était une année exceptionnelle, celle du 400e anniversaire de Québec... Dans l'ensemble, la tendance est à la hausse. On parle de quelque 220 000 touristes annuellement, ce qui reste loin du million et plus d'Américains qui ont, ou qui avaient, coutume de venir faire un tour chez nous. Les visiteurs français ne viennent pas seulement pour un jour ou deux comme les Américains, les retombées de leur passage sont donc plus importantes.

Dans l'ensemble, l'été n'est qu'à moitié passé, mais déjà, le soulagement est évident. La catastrophe appréhendée n'aura pas lieu.

Et pour la suite ? Ce ne sera pas plus facile. "Les voyagistes nous le disent : il faut rafraîchir l'offre touristique québécoise, dit Georges Vacher, sous-ministre adjoint au marketing et aux clientèles touristiques. Or, la saison estivale ne dure pas longtemps et les distances sont parfois longues. S'il faut investir, par où commencer ? Comment intéresser, puis satisfaire les visiteurs ?" Au moins, si la météo collabore, c'est déjà ça de gagné.

rene.vezina@transcontinental.ca

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