Lorsqu'on touche à des sujets aussi délicats que le cancer et l'ablation des seins, les émotions sont à fleur de peau. " C'est le projet qui m'a procuré le plus d'émotion de ma carrière ", raconte John Izzo, qui compte 30 ans d'expérience dans l'industrie du sous-vêtement. Sa voix se brise lorsqu'il parle de Louise, sa muse et modèle des premiers essayages, décédée d'une rechute du cancer. " Ça nous a vraiment frappés, mais ça nous a donné la force d'aller jusqu'au bout. "
Après le décès de Louise, la chaîne a travaillé avec l'équipe de bateau-dragon Côte-à-côte, composée de survivantes du cancer du sein. " Elles se sont toutes portées volontaires. Elles voulaient achever le rêve de Louise ", explique M. Izzo. Avec leurs gabarits et opérations différentes, cette trentaine de femmes ont permis de diversifier les essayages. " Elles portent les soutiens-gorge et nous font part de leurs commentaires ", dit Élyse Pesant, vice-présidente marketing, de La Vie en Rose.
Le projet a mobilisé l'entreprise, assure M. Izzo. Du propriétaire, François Roberge, " qui a embarqué naturellement ", aux employées affectées aux séances d'essayage, lesquelles avaient lieu après les heures de travail. " Jamais personne ne s'est plaint parce qu'on savait que ça valait la peine de le faire ", dit celui qui a piloté le projet avec son assistante, Sarah Giroux, et Christine Harding, vice-présidente production et standardisation du produit.
Même la propriétaire de l'usine chinoise a embarqué. Après avoir fait le voyage depuis Hong Kong pour entendre M. Izzo présenter son projet, la dame a accepté de fournir les prototypes nécessaires au développement du produit. " Plus tard, j'ai su que sa soeur était atteinte du cancer du sein ", raconte le designer.
