La CSeries renforcera notre industrie aéronautique

Publié le 09/07/2011 à 00:00, mis à jour le 07/07/2011 à 10:10

La CSeries renforcera notre industrie aéronautique

Publié le 09/07/2011 à 00:00, mis à jour le 07/07/2011 à 10:10

Par Jean-Paul Gagné

Les 4,7 milliards de dollars de ventes faites par Bombardier au dernier salon du Bourget ont confirmé l'avenir de sa CSeries et de ses nouveaux avions d'affaires. D'autres acteurs de cette industrie, tels les CAE, Pratt & Whitney, Héroux-Devtek, ont aussi contribué admirablement à la puissance de la région de Montréal dans l'industrie de l'aéronautique.

Bombardier a trouvé au Bourget trois clients pour sa CSeries. Avant d'y entrer, le constructeur québécois avait vendu 100 avions de sa CSeries et conclu des options de vente pour 100 autres appareils. La société a terminé le salon avec des ventes fermes, des options et des intentions d'achat pour 62 avions supplémentaires. D'autres commandes viendront.

Ces avions, les plus gros à être fabriqués par Bombardier, offrent des avancées technologiques remarquables : 46 % des matériaux entrant dans sa fabrication sont des composites et 24 % est un alliage aluminium-lithium fabriqué par Alcan ; grâce à son poids allégé et au moteur de nouvelle génération PurePower, de Pratt & Whitney (P & W), l'avion de Bombardier réduira de 15 % le coût d'exploitation d'un avion comparable.

Le moteur PurePower, moins polluant et moins bruyant, est lui aussi une merveille technologique. Il a été développé au coût d'un milliard de dollars et il équipera les appareils de plusieurs constructeurs d'aéronefs. Il est assuré que le PW1524G, qui propulsera le CS100, sera fabriqué au Centre aéronautique de P & W Canada à Mirabel, où la société procède aussi à des tests sur ses moteurs. Ce site, qui est situé près des pistes de l'aéroport, utilise deux B747 pour les essais en vol. C'est là que le PW1524G a été testé en vol pour la première fois le 20 juin. Quatre moteurs de cette série en sont à l'étape des tests et cinq autres sont en cours d'assemblage.

Quant aux appareils CSeries, dont l'assemblage final se fera aussi à Mirabel, ils font actuellement l'objet de tests de composants (tel le fuselage, fabriqué en Chine). Le premier avion prendra son envol en 2012 et les premières livraisons se feront un an plus tard.

Unc concurrence féroce

Un enjeu majeur pour le Québec concerne l'endroit où seront fabriqués les moteurs plus puissants de la famille PW1000G, tel le PW1133G, dont sera doté le A320neo (neo pour new engine option). Airbus a conçu cet appareil, qui arrivera sur le marché à la fin de 2015, pour tenter de bloquer la route à Bombardier et à Boeing, qui construit le 737, un concurrent direct du A320. Le A320neo est un A320 équipé d'ailes légèrement modifiées et d'un moteur PurePower, de P & W, ou d'un LEAP-X, de CFM (consortium de GE et de Safran, de France), ce qui n'en fera pas un avion aussi performant que ceux de la CSeries. Boeing n'a toujours pas décidé par quel appareil elle remplacera son 737, dont la technologie est désuète. Elle en a plein les bras avec ses gros appareils, le 787, dont les premières livraisons sont sans cesse reportées, et le 747-8, une version allongée du 747 pouvant transporter jusqu'à 467 passagers. Cet appareil est destiné à concurrencer le A380 d'Airbus.

Il est possible que P & W fabrique d'autres moteurs de la famille PW1000 à Mirabel, mais cette décision n'est pas encore prise. Cela dépendra de la disponibilité des capacités de fabrication dans d'autres sites de P & W, des coûts de revient, de la disponibilité de la main-d'oeuvre et des marchés visés.

La région de Montréal (environ 43 000 emplois répartis dans quelque 240 entreprises et des ventes annuelles de 12,5 milliards de dollars) possède une grappe industrielle très impressionnante en aéronautique et une main-d'oeuvre compétente, mais la concurrence est très vive, notamment de la Chine, du Mexique et même de la Pologne.

Une industrie stratégique pour l'avenir du Québec

Montréal dispose d'une grande expertise grâce à ses universités, au Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale, à des instituts de recherche sur les matériaux et sur les technologies de fabrication, et aux centres collégiaux de transfert de technologie. Cette filière fait d'elle le troisième centre aéronautique du monde, après Seattle (patrie de Boeing) et Toulouse (chef-lieu d'Airbus), et la seule région du globe capable de fournir tout ce qui entre dans la construction d'un avion.

C'est pourquoi il est primordial pour nos entreprises, nos institutions et nos gouvernements de continuer à appuyer le développement de cette industrie hautement stratégique pour l'avenir du Québec.

jean-paul.gagne@transcontinental.ca

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