À l'évidence, une crise économique a des répercussions dans la vie des gens, jusque dans la sphère la plus privée. Et quoi de mieux que le théâtre pour explorer ses retombées sur la psyché humaine ? Pas moins de trois pièces portant sur le thème de la crise seront présentées dans le cadre du Festival TransAmériques (FTA), qui se déroule à Montréal du 26 mai au 11 juin.
La pièce d'ouverture du FTA, mise en scène par le Berlinois Falk Richter et la scénographe Anouk Van Dijk, s'intitule Trust. Elle établit un parallèle entre la perte de confiance en notre système économique et le caractère instable des relations amoureuses. " Je me suis demandé comment une société peut survivre lorsque la confiance n'existe plus ", explique Falk Richter.
Selon lui, la structure du monde des affaires contribue à définir nos modes de relations humaines. Le profit s'est placé au centre de notre système de valeur. Et, comme le montrent les sites Internet de rencontres, l'authenticité a cédé sa place à l'autopromotion. Mais puisque la confiance n'existe plus, tout s'effondre. " Sur le plan économique comme sur le plan amoureux, la société n'a plus d'assises ", dit M. Richter.
Deux autres pièces explorent le même thème. Hot Pepper, Air Conditionner et Farewell Speech, de l'auteur japonais Toshiki Okada, aborde le travail précaire au Japon, la crise qui secoue ce pays depuis les années 1990 et leur impact sur toute une génération qui a perdu espoir. Avec El Desarrallo de la civilizacion venidera (le développement de la civilisation à venir), l'auteur argentin Daniel Veronese dépeint l'histoire de la bourgeoisie sud-américaine bousculée par la crise économique.