L'Ontario veut dominer le marché des énergies renouvelables

Publié le 10/10/2009 à 00:00

L'Ontario veut dominer le marché des énergies renouvelables

Publié le 10/10/2009 à 00:00

Le lac Érié près des côtes canadiennes deviendra un vaste champ d'éoliennes dans les prochaines années, s'il n'en tient qu'aux promoteurs d'énergies renouvelables. La société coréenne Samsung Heavy Industries veut en installer 200 sur une bande de 25 kilomètres, le long des rives. La société albertaine Canadian Hydro Developers est encore plus ambitieuse. Elle veut construire dans le plan d'eau le plus grand parc éolien au monde : 4400 mégawatts d'énergie éolienne, autant que toute la puissance éolienne installée planifiée au Québec d'ici 2015.

Pour les analystes, ces milliards de dollars d'investissements prévus sont en grande partie attribuables aux nouveaux tarifs de soutien imposés par le gouvernement ontarien pour encourager le développement des énergies renouvelables. En vigueur depuis le 1er octobre, ils feront de la province le pôle d'attraction principal en Amérique du Nord pour l'industrie, selon Massimo Fiore, analyste de Partenaires Versant. "Si je suis promoteur et que j'ai un projet, je vais aller là où j'ai le meilleur rendement de l'investissement, dit-il. L'Ontario est supérieure à tout ce qu'Hydro-Québec peut offrir."

D'abord, Toronto offre des tarifs adaptés selon le type d'énergie renouvelable et la capacité du projet. Par exemple, l'électricité provenant de la combustion des biogaz dans les dépotoirs, facile à produire, sera payée de 10,3 à 11,1 ¢ le kilowattheure (kWh), selon l'importance du projet. À l'autre bout de l'échelle, l'énergie solaire, au coût de revient beaucoup plus élevé, se verra accorder des tarifs situés entre 44,3 et 80,2 ¢.

Le Québec n'a qu'un tarif plancher de 12,5 ¢/kWh pour l'électricité éolienne d'origine communautaire et un prix fixe de 7,5 ¢ pour l'électricité des petites centrales hydroélectriques. L'Ontario, elle, prévoit 13,5 ¢/kWh pour l'éolien, et 19 ¢ pour les projets au large, comme ceux du lac Érié.

De plus, le Québec fonctionne par appel d'offres : les promoteurs perdent leur mise si leur projet n'est pas retenu. "En Ontario, si vous planifiez un projet, vous êtes presque sûr de le construire, parce que vous n'avez pas à compétitionner", dit Tim Weis, directeur des politiques d'énergie renouvelable de l'Institut Pembina.

Comme lors des appels d'offres pour l'énergie éolienne au Québec, Queen's Park exige un minimum de contenu ontarien dans les équipements pour que leurs promoteurs puissent bénéficier des tarifs de soutien. Le quart de la valeur des projets devra provenir de la province pour l'éolien, et la moitié pour le solaire. En 2011 et 2012, ces proportions augmenteront respectivement à 50 et à 60 %. C'est pourquoi Samsung dit vouloir fabriquer de l'équipement éolien et solaire en Ontario.

Des kWh verts, et vite !

Toronto a toutes les raisons de vouloir procéder rondement. Ses centrales au charbon contribuent lourdement au réchauffement climatique et ses réacteurs nucléaires coûtent une fortune à entretenir. La province veut beaucoup d'énergie renouvelable. Et vite.

Pendant ce temps, les grandes centrales hydroélectrique tiennent le haut du pavé au Québec. Hormis cette filière, le gouvernement n'autorise à court terme qu'une dernière tranche de 500 mégawatts (MW) d'énergie éolienne, de 150 MW d'hydroélectricité provenant de petites centrales et de 125 MW de cogénération à la biomasse, qui seront attribués sur appel d'offres.

Indexation complète au Québec

Toutefois, le Québec a d'autres atouts pour attirer les développeurs éoliens. D'abord, le prix plancher de 12,5 ¢/kWh accordé pour la dernière tranche d'énergie éolienne sera entièrement indexé sur l'inflation alors que le tarif ontarien de 13,5 ¢ ne le sera qu'à 20 %. "Ça représente un rendement 12,5 % supérieur pour le programme éolien québécois", dit Ben Isaacson, analyste en énergie renouvelable chez Scotia Capital.

Mais surtout, le Québec a de meilleurs vents, dit Gaëtan Lafrance, expert en prévision énergétique. À investissement égal, les gisements éoliens du Québec fourniront donc plus d'énergie que ceux de l'Ontario.

hugo.joncas@transcontinental.ca

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