L'ingénieure en mission

Publié le 01/10/2011 à 15:56, mis à jour le 19/11/2013 à 15:56

L'ingénieure en mission

Publié le 01/10/2011 à 15:56, mis à jour le 19/11/2013 à 15:56

Du Malawi à la Bosnie, en passant par le Burkina Faso et le Québec, Lili-Anna Paresa ne perd jamais de vue sa mission : combattre les inégalités.

Le jour où le drame éclate à Polytechnique, le 6 décembre 1989, Lili-Anna Peresa a une prise de conscience. Diplômée de cette école en 1988, elle comprend, stupéfaite, qu'elle aurait pu être l'une des victimes féminines de ce tireur fou. "À ce moment-là, j'ai décidé d'aller au bout de mes rêves, au nom de ces 14 femmes", explique Lili-Anna Peresa, directrice générale de la fondation One Drop, l'organisme de bienfaisance créé par Guy Laliberté.

Spécialiste en planification des affaires chez Bell Canada, elle part en quête d'un poste de coopérant à l'international. Elle dégote un emploi de professeur en sciences au Malawi. C'est là qu'elle tombe dans la soupe de l'engagement, pour ne plus jamais en ressortir. "J'ai senti que j'avais la vocation", dit-elle, assise dans son bureau tout neuf chez One Drop, qui occupe désormais un étage entier dans une tour anonyme du quartier Parc- Extension, à Montréal.

À son retour au pays, Lili-Anna Peresa ne sera plus jamais la même. Elle quitte Bell quelques mois plus tard (elle était en congé sabbatique durant son séjour à l'étranger). Elle comprend que le 9 à 5 ne lui permettra pas de réaliser ses aspirations et qu'elle ne pourra plus jamais travailler pour enrichir des actionnaires. "Je ne dormais pas bien avec cette idée-là", dit cette professionnelle de la philanthropie, récipiendaire d'un doctorat honoris causa de l'Université de Montréal en 2009.

En 1992, Lili-Anna Peresa retourne en Afrique pour occuper un poste de conseillère en gestion au Burkina Faso. Mais quelque temps plus tard, la guerre en ex-Yougoslavie éclate. Croate d'origine, elle se sent concernée. Elle s'engage comme chef de mission pour Care Autriche. Sur place, elle innove : elle met sur pied une clinique pédiatrique et gynécologique mobile pour les femmes victimes de viol. "C'est une formule qui sera reprise par d'autres ONG", dit-elle avec fierté.

De retour au Québec, Lili-Anna Peresa devient directrice générale de l'organisme Les petits frères des Pauvres du Québec, puis du Y des femmes de Montréal (YWCA). En 2004, elle s'exile en France, avec ses deux enfants, pour devenir directrice d'Amnesty international France. Elle profite de son passage à Paris pour terminer une maîtrise en sciences politiques à La Sorbonne. Puis, elle revient sur le Nouveau Continent pour diriger les activités d'Unicef Québec. Ce parcours prouve qu'on peut être très ambitieux, même dans le mielieux philanthropique.

Après ces expériences hors du commun, elle prend la tête de One Drop en 2009. La mission de l'organisme, qui vise l'accessibilité et la préservation de l'eau potable, l'enflamme. "À l'étranger, j'ai souvent été malade à cause de l'eau. Je connais l'importance de cet enjeu", dit cette femme de 47 ans. Depuis son entrée en fonction, l'effectif de One Drop est passé d'environ 10 employés à plus de 40.
"Partout où je passe, j'aime avoir l'impression de contribuer à changer les choses, de participer à un effort collectif pour qu'il y ait une meilleure justice sociale dans le monde entier. C'est ce qui m'aide à mieux dormir, même si la souffrance et les inégalités perdurent", dit-elle.

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