L'étonnante résilience de l'économie québécoise en 2011

Publié le 10/12/2011 à 00:00

L'étonnante résilience de l'économie québécoise en 2011

Publié le 10/12/2011 à 00:00

En cette fin d'année, c'est la tradition : l'heure est aux bilans. C'est là le signe véritable que Noël approche, contrairement à la neige, qui se fait toujours attendre...

Et lorsqu'on s'attarde au Québec, le choix est grand pour traiter des phénomènes marquants des 12 derniers mois. Les scandales dans la construction, l'invasion des cônes orange et les entraves routières, le lancement du Plan Nord, la déconfiture du gaz de schiste, les craintes que fait surgir le nouveau ralentissement de l'économie mondiale...

Il n'y a pas véritablement matière à réjouissance dans ce cortège de nouvelles. C'est vrai que les manchettes ont encore été sombres. Faut-il en conclure que 2011 nous laissera forcément un arrière-goût amer ?

Non. Et au risque de me faire traiter de jovialiste par tous les esprits chagrins et toutes les faces de carême de la Terre, je ferai remarquer que 2011 nous a été plutôt profitable et que l'économie québécoise (et canadienne dans son ensemble) s'en est relativement bien tirée. Ne pas le reconnaître et fixer son attention sur les irritants qui ont pu surgir revient une nouvelle fois à regarder les arbres au lieu de considérer la forêt.

Contrairement à ce qui s'est passé en Europe et aux États-Unis, notre économie est demeurée en croissance. La faiblesse du marché de l'emploi des derniers mois ne devrait pas masquer le fait qu'il s'est quand même créé plus 212 000 emplois de novembre 2010 à novembre 2011. Le bilan est plus mince pour le seul Québec (+ 24 000), mais il n'y a pas eu ici de débâcle comme celle qu'ont subie, par exemple, certains pays européens du pourtour de la Méditerranée. Je sais, l'année finit en queue de poisson, mais on y reviendra plus tard...

Un marché de l'habitation qui surprend

Pensez aussi au marché de l'habitation qui devait s'écrouler. Dans les faits, il a fait preuve d'une vitalité inattendue en 2011. Au cours du troisième trimestre, le prix de vente médian de maisons existantes a encore bondi de 6 % au Québec. Oui, la faiblesse persistante des taux d'intérêt encourage probablement des gens à acquérir des propriétés avant que ne démarre le mouvement à la hausse. Sauf qu'on nous annonce périodiquement les pires malheurs pour l'immobilier. Ça se produira peut-être un jour. Vous savez ce qu'on dit ? Même une horloge brisée donne l'heure juste deux fois par jour... Tôt ou tard le marché va se calmer et les prix vont refroidir. Reste que ce fut une année solide.

Et du côté des investissements privés, la cadence a fini par s'accélérer au Québec, essentiellement du côté des ressources. Les annonces de projets miniers se sont accompagnées de promesses d'injection de quelque 10 milliards de dollars, de la baie James à la Côte-Nord en passant par le Nouveau-Québec. On pourra toujours discuter des modalités, mais si ces intentions se concrétisent, le Québec y trouvera un détonateur puissant pour son économie.

Si... et c'est là que les choses commencent à se compliquer. L'année 2011 n'a pas été commode partout. Le secteur de la transformation a souffert. Il suffit de mentionner Shell et Electrolux pour se rappeler notre dépendance aux décisions prises ailleurs. C'est pourquoi il faudra surveiller l'évolution de l'économie mondiale pour voir si les grandes sociétés, souvent asiatiques, qui veulent exploiter les richesses naturelles québécoises procéderont ou attendront que la demande se raffermisse.

Ce n'est qu'une des questions pour lesquelles seuls les malins ou les téméraires risqueront une réponse à l'aube de 2012. Pas moi. La semaine prochaine fournira l'occasion de jeter un coup d'oeil sur ce qui a de bonnes chances de retenir l'attention en 2012, mais ne vous attendez pas à des projections marteau de ma part.

Et tant qu'à y être, ne vous attendez pas non plus à ce que je reprenne les discours jusqu'au-boutistes des partisans de la fin du monde. Ceux qui attendent (espèrent ?) le grand soir noir. L'hécatombe des économies occidentales. La descente aux enfers des citoyens endettés. L'hyperinflation doublée d'une dépression. Bref, la fin des temps, sans compter les prophéties des Mayas, de Nostradamus et de l'astrologue du voisinage.

On nous a tellement farci la tête des malheurs à venir que leur spectre finit par rôder tout autour. Chaque chose en son temps. Pour l'instant, il est permis de respirer au sortir d'une année où la fin du monde a encore été remise à plus tard.

DE MON BLOGUE

Emploi

Agir vite pour ne pas sombrer à notre tour

Dans l'ensemble du Canada, c'est au Québec qu'il s'est perdu le plus d'emplois le mois dernier : 30 500, ce qui pousse largement la moyenne provinciale (8 %) au-delà de la moyenne nationale (7,4 %). Il faut remonter avant le début de la récession de 2008 pour retrouver un écart aussi important. Le Québec est-il en train de revenir à la traîne en ce qui a trait à l'emploi au pays ?

Vos réactions

«On connaît tous les problèmes des finances publiques au Québec. Or, personne n'ose dire ouvertement et de façon concrète qu'on reporte toujours plus tard le sacrifice [...] Et le jour où le glas sonnera, on va se demander pourquoi personne n'a agi avant.»

- mario.lalonde

«Au Québec, on s'inquiète plus des blessures de Markov que du fait que 30 000 emplois ont été perdus en novembre. Ce n'était guère mieux le mois précédent, et je crois qu'il se dessine maintenant une tendance.»

- pbrasseur

«Comment voulez-vous que l'économie puisse croître avec un gouvernement qui ne cesse d'augmenter les impôts et les taxes afin de financer une panoplie de services sociaux ? Ensuite, la lourdeur administrative et la réglementation découragent les gens de se lancer en affaires.»

- incubus

rene.vezina@transcontinental.ca

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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