L'Afrique du Sud coûtera plus cher aux minières

Publié le 08/09/2012 à 00:00

L'Afrique du Sud coûtera plus cher aux minières

Publié le 08/09/2012 à 00:00

L'Afrique du Sud, où 34 mineurs ont été tués le 16 août lors d'affrontements avec la police, deviendra un marché de plus en plus coûteux pour les minières, estiment des analystes.

« Les revendications salariales et les pressions du gouvernement sur les minières rendront plus difficile l'exploitation des gisements », affirme Mark Y. Rosenberg, spécialiste de l'Afrique chez Eurasia Group, une firme de gestion du risque politique.

Par exemple, les mineurs en grève à la mine de Marikana - où la tuerie du 16 août a eu lieu - réclament que leurs salaires soient multipliés par trois, à 1 500 $ US par mois. Ils travaillent dans des conditions difficiles, et la plupart d'entre eux vivent dans des taudis, rapporte Le Monde.

Les inégalités sociales sont plus importantes aujourd'hui qu'à la fin de l'apartheid, en 1991. C'est pourquoi les analystes pensent que les revendications salariales ne peuvent que s'accentuer dans le secteur minier, qui représente 7 % du PIB sud-africain.

Les coûts des minières augmenteront, mais pas seulement en raison des salaires, note Pierre Fournier, analyste en gestion du risque à la Financière Banque Nationale. « Il faut aussi s'attendre à une hausse des redevances minières », dit-il.

Nationalisme économique

On assiste à une montée du nationalisme économique en Afrique du Sud. Les citoyens réclament une plus juste part des retombées de l'exploitation des ressources naturelles. « C'est légitime, mais ce mouvement influe sur la rentabilité des projets », dit Pierre Fournier.

En revanche, il ne croit pas à la nationalisation des minières. Mark Rosenberg est du même avis. Ce dernier précise toutefois qu'il faut surveiller de près la nouvelle société d'État créée en 2011, African Exploration Mining and Financial Corporation. « Elle n'est pas encore en exploitation et son mandat est flou. Mais ses activités pourraient représenter une nouvelle concurrence pour les minières privées. »

L'Afrique du Sud n'est pas le seul pays africain où les coûts des minières augmentent. Par exemple, la canadienne Barrick Gold a amorcé des « discussions préliminaires » avec la société d'État China National Gold Group Corporation (China Gold) pour lui vendre sa filiale Africa Barrick Gold. Cette dernière exploite quatre mines d'or en Tanzanie.

« Barrick Gold tente de vendre cette filiale, car ses mines sont moins rentables et plus à risque que ses autres gisements dans le monde », dit Pierre Fournier. Barrick Gold ne veut pas dire pourquoi elle vend ABG. En juillet, le nouveau président de la minière canadienne a indiqué qu'il voulait maximiser davantage l'avoir des actionnaires.

Malgré la hausse des coûts d'exploitation (salaires, sécurité des sites, redevances, etc.), l'Afrique demeure un marché intéressant, selon Mark Rosenberg. « Le secteur minier est de plus en plus encadré par des lois, ce qui réduit les risques d'intervention politique. »

Enfin, le continent africain attire toujours les entreprises. En 2010, les investissements directs étrangers ont totalisé 84 milliards de dollars américains. Et en 2015, ils devraient atteindre 150G$ US, selon une étude d'Ernst & Young.

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