L'accès au territoire reste un enjeu de taille. Martin Simard relate qu'ArcelorMittal a reçu une mise en demeure des Innus de la communauté de Uashat Maliotenam concernant ses installations dans la région de Port-Cartier. " C'est une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes ", souligne-t-il.
La loi édicte que c'est au gouvernement qu'il revient de s'entendre avec cette nation, puisque rien n'a été fait, cela augure mal pour le Plan Nord de Jean Charest, qui comprend le territoire innu. Jean-Pierre Thomassin, de l'Association pour l'exploration minière, ajoute que l'enjeu concerne aussi les Blancs, dans des régions difficilement expoitables. " Nous avons découvert de l'or dans l'Estrie, près du mont Sutton ", relate-t-il. Selon lui, les litiges risquent d'augmenter pour une autre raison : le développement technologique. " Auparavant, nous ne pouvions pas creuser à des profondeurs de trois kilomètres pour aller chercher le minerai. Maintenant, nous le pouvons, sauf que des villes entières sont parfois bâties sur ces territoires d'exploration. " Autre débat à venir : à qui appartiennent les redevances ? Les régions et les écologistes croient qu'une partie devraient leur revenir plutôt qu'à l'ensemble du Québec.
Tous ces débats s'intensifieront au cours des prochains mois. Pour le projet de loi 79, le gouvernement a déjà reçu 300 mémoires, alors qu'il en attendait 75. Quant à l'autre projet de loi, qui devait toucher les redevances, on ne sait plus s'il sera déposé, maintenant que la hausse a été annoncée dans le budget. Une chose est sûre : la question de l'acceptation sociale dans l'industrie minière n'est pas près d'être réglée.