Entrepreneurs sans frontières

Publié le 27/04/2013 à 00:00

Entrepreneurs sans frontières

Publié le 27/04/2013 à 00:00

Ils sont expérimentés, parcourent la planète, et réalisent parfois des missions dans des pays dangereux. Bienvenue dans l'univers des coachs du Service d'assistance canadienne aux organismes (SACO) qui forment et aident les entrepreneurs à bâtir des organisations plus efficaces en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

Le SACO est un organisme sans but lucratif. Il s'appuie sur le volontariat de gens d'affaires à la retraite ou de personnes dotées d'une expertise pointue pour améliorer le bien-être socioéconomique des populations dans les pays pauvres. Les services du SACO vont de la planification stratégique à la gouvernance, en passant par le développement d'entreprises.

Claude Tardif, qui a travaillé près de 30 ans dans la distribution agroalimentaire pour Interunion Marketing, est l'un de ces conseillers. L'an dernier, il a passé trois semaines dans un village de la Bolivie, Pacha-Iri, situé à 3 900 mètres d'altitude dans les Andes. Sa mission : aider une petite usine de transformation de viande de lama de cinq employés à se doter d'une vraie structure d'entreprise. «Ils ne budgétaient même pas leurs revenus ni leurs dépenses... On partait de loin !» raconte-t-il. L'usine faisait uniquement du troc avec les villageois ou des gens de la région. Pour en faire une véritable entreprise, il a aidé les exploitants de l'usine à établir de bons prix de vente pour s'assurer de la rentabilité des activités. Il les a aussi aidés à élargir leur marché dans la capitale du pays, La Paz. «Je les ai mis en contact avec une chaîne de cinq supermarchés qui vend maintenant leur viande», dit-il avec fierté.

Les 1 200 conseillers volontaires du SACO au Canada (environ 220 au Québec) réalisent des missions très variées. En Afrique, ils peuvent aider de petites banques - souvent annexées à la résidence d'un villageois - à optimiser leurs activités. Comment ? Grâce à un simple logiciel, ils les aident à déterminer les comptes en souffrance et à évaluer au cent près la valeur de leurs dépôts. Une information qui leur permet d'accorder davantage de microcrédit, ce qui stimule l'économie locale par la suite.

Les mandats des conseillers du SACO peuvent être aussi fondamentaux que d'aider les femmes à s'affirmer lorsqu'elles siègent à des conseils d'administration dominés par des hommes. SACO réalise ses missions à la demande d'un organisme ou d'un gouvernement. Les conseillers ne sont pas rémunérés pour leurs services, mais tous leurs frais sont assumés par les autorités locales.

Motivés par la satisfaction d'aider

Pourquoi devient-on conseillers volontaires ? Pour aider, avoir un effet positif. C'est le cas d'Élizabeth Normandeau, qui a été consultante en ressources humaines durant sa carrière. Elle a notamment aidé des gouvernements au Sénégal, au Burkina Faso et au Cameroun à se doter de bons services publics. «Je les ai sensibilisés à l'importance de l'électrification, de l'accès à l'eau potable ou du droit des filles à l'éducation.»

Une des sources d'inspiration de la conseillère Marlène Otis, ancienne vice-présidente de la Banque Laurentienne, chargée des prêts aux entreprises, est de savoir que son travail permet à des jeunes de s'instruire et de réaliser leurs rêves. Elle donne l'exemple d'un jeune Haïtien qui a suivi des formations du SACO dans son pays et qui a décroché une bourse de l'ambassade de France pour faire une maîtrise en Martinique, un département français d'outre-mer.

«Il m'a récemment envoyé un courriel pour me dire qu'il avait terminé ses études et qu'il retournait travailler en Haïti. Il n'y a pas un job qui va me donner cette motivation», dit-elle, des étincelles dans les yeux.

Depuis sa fondation en 1967, le SACO a réalisé 46 000 missions dans plus de 120 pays, y compris au Canada, auprès des autochtones. L'organisme tire essentiellement son financement du gouvernement canadien. Il reçoit aussi des dons.

LinkedIn: ow.ly/eydGl

@la_monde @francoisnormand

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