Votre téléphone intelligent sait exactement où vous étiez et quand vous y étiez. Il vous suit à la trace. Par exemple pour vous envoyer un rabais offert par une boutique située à proximité de l'endroit où vous vous trouvez. C'est ce qu'on appelle la géolocalisation, une technologie marketing dont on commence à peine à découvrir les immenses possibilités.
Mais saviez-vous que les données de géolocalisation sont stockées par votre téléphone intelligent et qu'elles ne sont pas considérées comme personnelles, et donc non protégées par les lois sur la protection de la vie privée ? Les Européens, beaucoup plus chatouilleux sur ces questions que les Nord-Américains, le savent, eux. Le groupe de travail "Article 29", l'organe consultatif européen sur la protection de la vie privée, a déposé le 16 mai un avis recommandant de protéger les données de géolocalisation de la même façon que le nom, l'adresse ou le numéro de téléphone.
"Il n'y a encore aucune réflexion à ce sujet au Canada, affirme Bertrand Salvas, notaire spécialisé en droit des technologies de l'information. C'est l'approche américaine : les nouvelles technologies génèrent de l'activité économique, alors on ne veut pas les ralentir. Comme cette activité n'est pas balisée, on ne sait pas qui stocke ces données, qui y a accès ni ce qu'ils en font."