Alors que la rareté des femmes dans l'univers des start-ups est un enjeu en Amérique du Nord, la réalité est tout autre en Jordanie. En effet, pas moins de 37 % des entreprises incubées par Oasis 500 sont dirigées par des femmes. Du côté de l'américaine Y Combinator, qui a popularisé le concept d'incubateur d'entreprises, cette proportion n'est que de 4 %, ce qui lui a valu de nombreuses critiques.

Les Jordaniennes sont désormais plus nombreuses que leurs compatriotes masculins à décrocher un diplôme universitaire.

Hiba Mansour, pdg de Sajilni.com, une plateforme de réservation de billets en ligne, fait partie des nombreuses femmes d'affaires à qui Oasis 500 a fait confiance. Titulaire d'un diplôme en informatique de l'université de Californie à San Diego, elle considère que l'importance des rôles traditionnels dans la société pourrait jouer en faveur des femmes. «Nous vivons dans une culture qui requiert de l'homme qu'il soit le soutien de la famille, explique-t-elle. Pour les hommes, lancer une start-up, c'est prendre un grand risque. Les femmes hésitent moins à prendre un tel risque, parce que leur responsabilité numéro un n'est pas de gagner un salaire.»

Émancipation

Internet est également un puissant outil d'émancipation pour les consommatrices dans le monde arabe. Chez nombre d'entre elles, il s'agit d'un espace de liberté unique où elles peuvent s'exprimer, s'informer, socialiser et faire les boutiques... sans sortir de leur domicile.

Pour Omar J. Sati, directeur général du fonds d'investissement jordanien Dash Ventures, le succès des femmes en tant qu'entrepreneures technos pourrait être lié à celui des sites Web destinés aux femmes dans le monde arabe. «Je pense que seules les femmes savent comment résoudre les problèmes des femmes», soutient-il. Pour appuyer son propos, il donne en exemple le géant du commerce électronique établi à Dubaï, MumzWorld.com, et le site de vidéos de recettes Zaytouneh.com (dans lequel Dash a investi).