France Sénécal, à la tête d'une petite firme informatique, n'a jamais regretté d'avoir pris cinq semaines de vacances d'affilée pour participer à un rallye en Afrique. «Il m'a fallu un an pour rattraper mon développement d'affaires, mais c'est la seule fois que j'ai oublié que je dirigeais une entreprise.»
Mme Sénécal, pdg de Merkurium - depuis revendue à des intérêts américains - témoigne de la difficulté pour un pdg de PME de se libérer pour prendre de longues vacances, pourtant bien méritées.
Aujourd'hui présidente de la section québécoise de la WPO (Women Presidents' Organization), elle estime que les trois quarts des membres de son organisation ne peuvent pas s'absenter du travail plus de deux semaines d'affilée.
«Elles ont des fonctions qu'elles sont les seules à pouvoir assumer au sein de leurs entreprises», explique-t-elle.
«Deux semaines, ce n'est pas suffisant, relate Pierre-Nicolas Lemyre, auteur d'une étude sur l'épuisement chez les athlètes d'élite et coach de dirigeants d'entreprise. J'ai un client norvégien habitué à prendre cinq semaines de vacances qui a été transféré à New York voilà un an. Il n'a maintenant que trois semaines et s'en ressent.»
Changez votre routine habituelle
M. Lemyre livre le conseil suivant à ceux qui ne peuvent pas s'absenter longtemps ou doivent rester au travail l'été : «Changez de routine, alternez les tâches. Si votre routine habituelle consiste à répondre à des demandes de l'extérieur, travaillez sur un projet de votre initiative. Ainsi, vous serez moins fatigué, parce que vous ferez autre chose.»
Nombre de jours de vacances prévus par la loi
30 en France
27 en Norvège
22 en Allemagne
20 en Angleterre
10 au Québec
0 aux États-Unis
Sources : Les Affaires, Pierre-Nicolas Lemyre, Center for Economic and Policy Research