Des réseaux sociaux pour investisseurs

Publié le 21/07/2012 à 00:00

Des réseaux sociaux pour investisseurs

Publié le 21/07/2012 à 00:00

Les investisseurs prennent de plus en plus la parole sur les médias sociaux. Ils sont nombreux aussi à utiliser les sites spécialisés qui permettent à quiconque de se faire analyste boursier. Les responsables des relations avec les investisseurs s'adaptent peu à peu à cette nouvelle réalité, mais ils hésitent encore à entrer dans la conversation.

CGI, avec son fil Twitter consacré aux relations avec les investisseurs (@CGI_IR), fait figure de société pionnière au pays : «En 2009, on nous a dit qu'on était les seuls, avec eBay, à publier sur Twitter en direct d'une conférence téléphonique avec les investisseurs», relate Lorne Gorber, vice-président des relations avec les investisseurs chez CGI.

Aujourd'hui, outre pour les conférences téléphoniques et les communiqués de presse, CGI utilise son compte Twitter de relations avec les investisseurs pour partager des rapports d'analystes et même retweeter certains d'entre eux : «20 % de nos actionnaires sont des investisseurs de détail et ils n'ont pas nécessairement accès aux rapports de Goldman Sachs», dit M. Gorber.

Néanmoins, le dirigeant explique qu'il n'intervient pas dans les débats portant sur l'action de CGI : «Si un investisseur a une question, il n'a qu'à m'appeler», dit-il.

D'ailleurs, la plupart des entreprises se gardent bien, comme CGI, de franchir cette limite : «Depuis deux ou trois ans, pratiquement tous les professionnels des relations avec les investisseurs font de la veille sur les médias sociaux, mais ils préfèrent ne pas intervenir», explique Tom Enright, pdg de l'Institut canadien des relations avec les investisseurs (CIRI).

De nouvelles plateformes

Non seulement les investisseurs interviennent-ils souvent sur les principaux réseaux sociaux, mais ils produisent aussi du contenu plus structuré sur des sites spécialisés.

Le phénomène ne date pas d'hier, mais à la suite de l'émergence de sites plus raffinés, ces commentateurs ont plus d'influence que jamais.

Lancé en 2011, Estimize permet à quiconque de suivre des titres et d'y publier ses prévisions trimestrielles, comme le font les analystes des institutions financières. Les prévisions de sa communauté battraient celles des analystes de Wall Street dans 67 % des cas, selon l'entreprise.

InfoArmy, une plateforme lancée en juin dernier, permet à des experts de tous les domaines de publier des rapports sur des entreprises cotées, rapports vendus ensuite 99 $ US. InfoArmy et les analystes partagent les recettes à parts égales.

En gonflant les rangs des analystes, amateurs ou pas, cette nouvelle tendance a pour effet d'augmenter le nombre de requêtes auprès des services de relations avec les investisseurs. Elle oblige aussi ces services à faire preuve d'une plus grande vigilance : «Parfois, on était surpris par le niveau de connaissance de la compagnie de la part des commentateurs sur le forum du site Internet StockHouse, relate Lorne Gorber. Ce qui nous faisait un peu peur, par contre, c'est que certains utilisaient comme pseudonymes le nom de membres de la haute direction de CGI.»

C'est justement pour mettre les entreprises en confiance que le Groupe TMX a lancé Waggle, un réseau social destiné aux investisseurs canadiens, qui favorise la transparence. En version bêta depuis son lancement en juillet 2011, le site permet à chaque entreprise inscrite au TSX de gérer sa propre page, et les visiteurs individuels du réseau doivent participer aux conversations sous leur vrai nom.

«Il n'y a pas beaucoup d'interactions de la part des entreprises ; par contre, plusieurs petites entreprises du secteur minier se démarquent, probablement parce qu'elles ont davantage besoin d'attirer l'attention des investisseurs de détail», explique Cheryl Mascarenhas, gestionnaire de communautés de Waggle.

Les entreprises dont l'actionnariat est surtout institutionnel préfèrent quant à elles le statu quo pour l'instant : «Lorsqu'une grande proportion des actionnaires souhaiteront qu'on leur réponde sur les médias sociaux, les professionnels des relations avec les investisseurs suivront, prévoit Tom Enright, le pdg de l'Institut canadien des relations avec les investisseurs. C'est juste une question de temps avant qu'on en soit rendu là.»

200 000

Nombre d'utilisateurs de StockTwits, un site Internet qui permet de suivre les conversations qui ont lieu sur Twitter en fonction des titres boursiers qui y sont cités.

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