Moitié prix après 14 heures, des coupons deux pour un du lundi au jeudi, cinq parties pour le prix de six... À l'instar des stations de ski, les clubs de golf du Québec (y compris les clubs privés) multiplient les stratégies promotionnelles pour attirer les golfeurs sur leurs allées.
«On observe, en effet, une hausse marquée du nombre de promotions cette année. Les clubs n'ont plus le choix. Ils doivent s'ajuster à la concurrence des autres activités sportives, qui réduit considérablement leur part de dollars-loisirs des gens», indique France Martin, directrice générale de l'Association des terrains de golf du Québec (ATGQ).
Plusieurs de ces promotions sont diffusées par les médias électroniques. Bien que les journaux (quotidiens ou hebdomadaires), guides touristiques et magazines restent les supports marketing les plus appréciés des clubs, avec 35 % des budgets promotionnels des clubs, les médias électroniques en drainent près de 15 %, selon l'association. Le double d'il y a cinq ans, souligne Mme Martin. À ce propos, même le livret de coupons de réduction Maxi-Golf de l'ATGQ passera à l'ère électronique en 2013.
Les abonnements sur mesure prennent également du galon. «Presque tous les clubs vendent désormais des droits de jeux sous forme de livrets de 5, 10 ou 15 parties. La tendance est à la flexibilité», rapporte Michel Lafrenière, directeur général de l'Association des directeurs généraux des clubs de golf du Québec.
Des marges en baisse
Selon la dernière étude menée par le Département d'études urbaines et touristiques de l'UQAM, le Québec compte un peu plus d'un million de golfeurs. Ce qui se traduit par des revenus de 395,5 M$ pour l'ensemble des quelque 364 exploitants de terrains de golf de la province.
Le nombre de parties de golf, évalué à 8,7 millions, demeure relativement stable depuis cinq ans. Mais la marge bénéficiaire des clubs, elle, rétrécit d'année en année. «Certes, les changements climatiques permettent aux clubs de golf de prolonger leur saison. Ces ouvertures hâtives et fermetures tardives entraînent toutefois des dépenses supplémentaires, sans pour autant faire augmenter les recettes», explique Mme Martin.
Peut-être y a-t-il trop de clubs de golf ? Selon la National Golf Foundation, un parcours de 18 trousconvient à un marché d'au minimum 25 000 habitants. Au Québec, on compte un parcours 18 trous pour 22 000 habitants.
Même les clubs privés doivent s'ajuster. Les frais d'adhésion qui oscillaient de 4 000 à 25 000 $ ont, pour la plupart, fondu de moitié. Plusieurs clubs permettent même d'étaler ce montant sur des paiements répartis sur trois, voire cinq ans, sans intérêt. Et les organisateurs de tournois (de plus en plus sollicités) sont en mesure de constater que les portes de ces clubs ne sont plus aussi hermétiques qu'elles l'ont déjà été.
2 G$
Contribution, en milliards de dollars, de l'industrie du golf au PIB du Québec.
Source : Strategic Networks Group pour la National Allied Golf Associations (2009)
